Après une assemblée générale tenue par les salariés à l’appel de l’intersyndicale SUD Industrie – CGT - CFDT, un blocage a été mis en place ce matin sur le site de Bombardier Crespin, bloquant le site pendant plusieurs heures et mobilisant près de 250 travailleurs.

Ce mouvement s’inscrit dans le cadre d’un bras de fer avec la direction qui souhaite mener plusieurs attaques. Les syndicats dénoncent notamment sa volonté de ponctionner des congés payés, remplacés par des RTT moins avantageux et une prime, dans le cadre de la perte imposée d’une semaine de congés en juillet. Par ailleurs, alors qu’une partie des salariés avaient perçu 100 % au lieu de 84% de leur salaire net lors du chômage-partiel, a priori du fait d’une erreur de la direction, celle-ci leur réclame le remboursement de cette somme perçue sur 2 mois et demi avec des remboursement prélevés sur les salaires de juin, juillet et août.

« On a fait une AG avec les salariés qui étaient déjà en colère. Depuis le retour au travail, la prime risque on n’a pas de prime de risque, on a des conditions de travail pénible à cause du port du masque et sous prétexte de flux d’entrée et sortie des salariés on a des horaires atypiques. L’entreprise profite du Covid-19 pour instaurer une flexibilité sur les horaires, bénéfique pour eux car cela permet de faire tourner les équipes dans les usines, et il est probable qu’ils ne se gênent pas pour continuer ce genre d’horaires à l’avenir » raconte ainsi Karim Khatabi, délégué Sud Industrie qui s’exprime au nom de l’intersyndicale

Un mouvement qui a mobilisé de nombreux salariés. « On a bloqué le site, on a empêché les camions d’entrer. Cela a réuni 250 personnes ce matin et 150 cette après-midi » raconte Karim Khatabi avant de préciser : « Il y a d’autant plus de colère que Bombardier a 4 milliards de commandes sur 4 an et un carnet de commandes plein jusqu’à 2025 ! ».

Le mouvement intersyndical devrait se poursuivre dans les jours à venir avec des actions. « On veut tenir dans la durée car la direction cherche le pourrissement, comme le montre le fait qu’elle ait refusé de sortir discuter avec les salariés ce matin. Dans les jours qui suivent on pourrait décider de blocages à des heures stratégiques, en fonction de ce que diront les salariés dans les AGs. » conclue Karim Khatabi.

Une mobilisation à suivre car elle montre qu’il est possible et nécessaire de répondre aux attaques autrement que par la conciliation, à savoir par la lutte et la grève, sans aucune confiance dans les directions qui tentent de tirer parti de la crise pour imposer des attaques voire des licenciements, comme c’est le cas chez Derichebourg où un rassemblement aura lieu demain, contre le chantage à l’emploi et les attaques de la direction.