Photos : Le Photograf’Bébert

Une chose est sûre : le licenciement de Marco, ouvrier depuis 4 ans à Nidaplast et militant CGT, n’empêche pas le patron de la boîte de dormir sur ses deux oreilles, encore moins de s’offrir quelques jours de congés. Peu importe que ce jeune travailleur ait été mis en arrêt maladie pour dépression en juillet dernier, peu importe que les motifs de son licenciement soient inventés de toutes pièces, peu importe l’incertitude des lendemains quand le salaire d’un ouvrier se retrouve suspendu au mépris patronal.

Mais c’était sans compter sur la solidarité de ses collègues, qui ont réagi à cette sanction odieuse par une grève massive dans les ateliers : depuis lundi 23 octobre, 70% des effectifs de la production de cette usine de plasturgie ont cessé le travail, provoquant l’arrêt des lignes. De quoi inquiéter le patron du site, voyant son chiffre d’affaire du mois fondre face à la colère des ouvriers, bien déterminés à gagner. Et pour cause : le licenciement de Marco est la goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà bien trop plein de souffrances au travail et de discriminations syndicales, comme nous en témoignait Franck Aufaure, délégué CGT, dans une précédente interview.

Après que ce dernier ait été menacé de mise à pied par le directeur général, une réunion était convoquée jeudi dernier par l’inspection du travail, interpelée par la CGT sur cette atteinte au droit de grève. La direction de Nidaplast faisant le choix de la fermeté en refusant la réintégration de Marco, les grévistes ont maintenu la pression et reconduit leur grève cette semaine. La solidarité extérieure s’organise elle aussi, avec la visite de nombreux soutiens sur le piquet, et la mise en place d’une caisse de solidarité financière par l’UL CGT de Valenciennes.

Alors qu’un nouveau rendez-vous devrait avoir lieu avec la direction ce jeudi 2 novembre, l’UL CGT appelle à un large rassemblement le même jour à 11 heures devant l’usine, afin de « passer un message clair au patronat et à son gouvernement ». En effet, comme le rappelle Emile Vandeville, secrétaire général de l’UL CGT, les attaques contre les travailleurs ne sont pas une spécificité de Nidaplast : « ce qui se passe tant à Nida, à PSA, à Toyota, à Jeumont Electric [où les salariés étaient en grève vendredi dernier pour la réintégration d’une collègue], c’est le début des conséquences des ordonnances Macron. Demain, c’est l’ensemble du monde du travail qui sera concerné. Alors ne cédons rien à ce patronat qui veut faire de l’entreprise une zone de non droit ».

Ici et là, la colère des travailleurs gronde, montrant que les salariés de Nidaplast sont loin d’être seuls. Encore ce lundi, une quinzaine de salariés de PSA Valenciennes ont débrayé pour accompagner des collègues convoqués au Ressources Humaines et « protester contre les mauvaises conditions de travail et les sanctions abusives ». Si elles ne font pas toujours parler d’elles dans les médias, ces grèves montrent qu’il est possible de résister aux attaques du patronat et du gouvernement, et que nos solidarités sont la façon d’imposer un avenir différent de la misère promise par Macron et ses laquais.

Caisse de solidarité

Pour soutenir les grévistes, vous pouvez envoyer un chèque à l’ordre de "UL CGT Valenciennes", au 2 rue Francois Colliez - 59300 Valenciennes, en précisant qu’il s’agit d’un soutien à la grève de Nidaplast.