Crédits photo : DR

Le quotidien La Provence a diffusé des extraits accablants du CHSCT de Lidl Rousset, datant de mars 2016, dépeignant « un processus de dégradation de l’état de santé psychologique [de Yannick Sansonetti, NDLR]. Le suicide est l’aboutissement de ce processus ». En 2017, c’est au tour de l’inspection du travail d’accabler l’entreprise, ayant selon l’instance « commis des agissements répétés de harcèlement moral à l’encontre de Monsieur Yannick Sansonetti (...) qui ont eu pour effet une dégradation de ses conditions de travail, de compromettre son avenir professionnel et d’altérer sa santé mentale ». Dans ce contexte, difficile de nier l’évidence. Le TASS a donc condamné Lidl Rousset à 90 000€ d’amende, qui seront versés à la femme, aux enfants et à la mère de Yannick Sansonetti.

Une somme qui apparaît comme dérisoire au vu des milliards de profit de la multinationale allemande, qui avait défrayé la chronique il y a quelques mois lors de la diffusion du fameux reportage d’Elise Lucet sur les pratiques de l’entreprise sur ce même thème des conditions de travail. Si la décision n’a pas encore été divulguée, Lidl a aujourd’hui 2 mois pour entamer une procédure d’appel.

Au delà de l’affaire, qui démontre s’il le fallait encore que les travailleurs meurent au travail, c’est bel et bien l’importance des droits sociaux qui est amplement démontrée. Alors que Macron s’évertue à tuer les CHSCT et tous les recours possibles, la mort de Yannick Sansonetti donne à ces mesures une dimension littéralement morbide. Celle d’un « président des riches » s’attaquant aux travailleurs et donnant carte blanche à des entreprises comme Lidl prête à surexploiter, quitte à passer par la case harcèlement, jusqu’à la mort ses employés sur l’autel du profit.