Alors que Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, ancien LR et proche de Macron, s’est illustré dans le mouvement contre la réforme des retraites par la criminalisation des manifestants et par ses attaques envers « l’extrême-gauche » et « l’ultra-gauche », c’est désormais la CGT qui est dans le viseur de la mairie de Toulouse.

La mairie de Toulouse relance le « chantage à la Bourse du Travail » contre la CGT

Dans un article publié ce dimanche par La Dépêche du Midi, on apprend que « la mairie de Toulouse veut recadrer la convention d’occupation [de la Bourse du Travail] par la CGT ».

Bien que les locaux abritent la CGT depuis plus de 120 ans, le bâtiment est la propriété de la mairie de Toulouse, avec laquelle le syndicat bénéficie d’une convention. En voulant lui « donner un cadre plus précis », la mairie menace en réalité l’organisation syndicale de contrôler ses activités, en ayant un droit de regard sur les évènements organisés au sein de la Bourse du Travail !

Ce n’est pas la première fois que le maire tente de s’attaquer aux syndicats en utilisant le levier des locaux comme moyen de pression, avec, en filigrane, la menace d’une expulsion. Si Cédric Caubère, secrétaire général de l’UD CGT31, affirme que « cela ne correspond pas aux habitudes de Jean-Luc Moudenc », Jean-Luc Moudenc, fraîchement élu, avait annoncé en 2015 ne plus vouloir « loger gracieusement les syndicats », exigeant un loyer mirobolant de la part des organisations syndicales. Une décision qui visait particulièrement la CGT et Bourse du Travail, dont l’implantation au cœur de Toulouse, à quelques centaines de mètres du Capitole, semblait à l’époque comme aujourd’hui particulièrement déranger le maire.

L’attaque aux locaux est un classique de la droite pour bâillonner l’organisation des travailleurs. A Montauban, la maire de droite Brigitte Barèges a ainsi tout simplement expulsé la CGT du Tarn-et-Garonne de ses locaux.

Le crime de la CGT pour Moudenc ? Donner la parole à des militants palestiniens anti-apartheid

Pour mener son offensive contre la CGT, la mairie a cette fois-ci choisi de mener tambour battant la campagne de diffamation visant Salah Hamouri, avocat et ancien prisonnier politique franco-palestinien. Mardi dernier, ce dernier était en effet invité pour une conférence à la Bourse du Travail par plusieurs organisations de défense de la Palestine, ainsi que par plusieurs organisations politiques et syndicales, dont la CGT.

L’évènement a été marqué par les provocations de militants sionistes pro-apartheid, proches du CRIF et de la droite israélienne, venus dans l’intention de perturber la conférence. Après plusieurs interruptions et une tentative d’agression visant Salah Hamouri, plusieurs personnes ont dû être expulsées de la salle par le service d’ordre. Parmi elles, Nicole Yardeni, ancienne présidente du CRIF à Toulouse et adjointe au maire.

Dans un communiqué, la mairie de Toulouse s’est faite le relais de l’offensive visant les militants pro-Palestiniens, en assimilant les militants anti-colonialistes qui luttent contre l’apartheid sioniste à des antisémites. Jean-Luc Moudenc y fait par ailleurs passer l’intervention du service d’ordre pour une agression sexiste envers Nicole Yardeni... Le maire de Toulouse a ainsi sauté sur l’occasion pour attaquer l’ensemble de la CGT et « la kyrielle de structures de gauche et d’extrême-gauche » organisatrices de l’évènement. Voilà le prix du jumelage de la ville de Toulouse avec Tel-Aviv !

En s’attaquant à la CGT, c’est au mouvement social et au monde du travail que s’attaque la mairie

Le communiqué de Presse de Nicole Yardeni ne laisse aucun doute : derrière cette nouvelle attaque contre la CGT c’est tout le mouvement social qui est visé. Une campagne menée des macronistes jusqu’à l’extrême droite (extrême droite à laquelle la mairie de Toulouse sait tendre l’oreille quand il s’agit d’annuler des événements culturels).

En 2015, la mobilisation de l’ensemble des organisations syndicales de la ville avait fait reculer la mairie et avait permis à la CGT de conserver ses locaux de la Bourse du Travail. Alors que, dans le contexte d’une mobilisation historique contre la réforme des retraites, Jean-Luc Moudenc relance aujourd’hui son offensive contre les syndicats à Toulouse, c’est aux mobilisations et aux travailleuses et travailleurs que la mairie de Toulouse s’attaque, voulant les priver du droit de bénéficier librement de locaux, de s’organiser et d’organiser les évènements et conférence qu’ils souhaitent. C’est pourquoi nous devons, avec nos organisations politiques et syndicales, faire bloc contre le relais de la politique macroniste à Toulouse qui s’acharne à multiplier les attaques contre le monde du travail !