La fermeture de tous les vols Air France à Orly, menaçant environ 500 emplois d’ici 2026, ne passe toujours pas. Suite à l’annonce de la direction le 18 octobre, de nombreux salariés se sont mis en grève et ont manifesté le 28 novembre. La direction fait encore la sourde oreille, au mépris des salariés qui seront obligés soit d’aller à Roissy—une desserte compliquée, alors que la plupart vivent dans le sud d’Orly—soit de démissionner. Une décision prise au mépris, également, des usagers qui préfèrent Orly pour sa proximité avec le sud de Paris ou encore le métro qui devra circuler en 2024.

Suite à des profits monstres enregistrés cet été, le groupe Air France KLM prévoit en effet de rentabiliser encore plus en concentrant les vols sur les deux aéroports de Roissy et Amsterdam. Ce qui laisse donc les lignes petite et moyenne distance au compagnies « low cost ». A Orly, ce sont près de trois mille emplois du centre de maintenance AIR France Industries qui sont potentiellement menacés au total. En plus de l’arrêt des navettes d’Orly, les escales de Marseille, Nice, et Toulouse sont également impactées.

Les salariés mécontents dénoncent un choix absurde, celui de soit accepter une mutation sur Roissy et même peut-être de déménager, soit accepter un licenciement, à l’heure où l’inflation bat son plein et le gouvernement multiplie les attaques contre les indemnisations. L’aéroport d’Orly devra donc devenir un aéroport « low cost », une transformation accompagnée par une précarisation générale des emplois. C’est en ce sens que les lignes du groupe seront repris par sa filiale, Transavia. Un nivellement par le bas qui s’accompagne d’un transfert à la sous-traitance des emplois les moins qualifiés.

De leur côté, les salariés et les syndicats, face au mépris de leur direction, ne baissent pas les bras pour autant. La quasi-totalité des syndicats ont déposé un préavis de grève et appellent à manifester à nouveau demain jeudi 14 décembre à 10h, sur l’aérogare hall 3. Une manifestation qui devra s’accompagner d’une organisation sur la durée afin de mener jusqu’au bout de la bataille, pour la défense de ces centaines d’emplois et contre la casse sociale !