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La Justice américaine s’acharne contre des ex-militants des « Black Panthers »

Albert Woodfox et Mumia Abu-Jamal. Les Panthers toujours en prison

Christian Grosz Agé de 68 ans, placé à l‘isolement depuis 1972 après une émeute dans le pénitencier d’Angola (Louisiane) où un gardien blanc avait été tué, Albert Woodfox, ex-militant des Black Panthers américains, n’a pas été libéré le 10 juin comme prévu. En effet, le parquet a fait appel, s’acharnant une fois de plus sur un ex-militant de ce mouvement radical qui, dans les années 1960-70, combattait la discrimination raciale.

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Barbarie

Actuellement aux Etats-Unis, ce sont 80000 détenus qui pourrissent dans des geôles de 6m2, ne disposant que d’une heure de « promenade » par jour. Privation sensorielle, absence totale d’activité, tout est fait pour détruire psychologiquement et physiquement les prisonniers.

Déni de justice

Albert Woodfox a toujours nié être l’auteur du meurtre du gardien. A deux reprises, sa condamnation a été cassée, faute de preuves. Mais, pour la « justice » américaine, il fallait absolument le détruire. Même la veuve du gardien a pris sa défense, affirmant qu’il n’y avait aucune preuve de sa culpabilité. Deux autres militants des Black Panthers avaient été emprisonnés en même temps que lui : le premier a été libéré en 2001, le second en 2013, décédé quelques mois après sa libération. Ces trois militants, emprisonnés au pénitencier d’Angola, ont été surnommés « The Angola Three » (Les trois d’Angola).

Mumia Abu-Jamal : « La voix des sans voix »

Le cas d’Albert Woodfox est très similaire à celui d’un autre détenu célèbre de Philadelphie (Pennsylvanie) : Mumia Abu-Jamal.

Mumia Abu-Jamal, lui aussi militant afro-américain, est journaliste et écrivain. Il a été condamné à la peine de mort en 1982 pour le meurtre de Daniel Faulkner, un policier de Philadelphie.

Dès l’âge de 16 ans, Mumia est chargé de l’information à la section de Philadelphie du Black Panther Party. Puis il devient journaliste de radio. Surnommé « la voix des sans voix » du fait de son talent pour décrire la situation sociale des opprimés, il est licencié pour ses positions jugées trop radicales et devient chauffeur de taxi. C’est dans l’exercice de son métier qu’il intervient en 1981 pour assister son frère contrôlé par un policier. Une fusillade s’ensuit et le policier est tué.

Un complot raciste

La collusion est totale entre la police de Philadelphie, complètement corrompue, le juge Sabo qui a déclaré devant une des greffières qu’il allait « les aider à faire griller ce nègre », et le maire raciste de Philadelphie, Frank Rizzo, inculpé par le ministère de la justice américain pour « approbation d’abus policiers ». Tous ces braves gens sont en effet… membres du Ku Klux Klan !

En 1999, un tueur à gages, Arnold Beverly, se dénonce pour le meurtre de Faulkner, commandité dans un contrat entre police et mafia. Ses affirmations seront écartées sans aucune vérification.

Une mobilisation internationale

Des centaines d’organisations politiques, syndicales et associatives se sont mobilisées dans le monde entier : certaines pour exiger « un procès équitable », d’autres, plus justement, pour exiger la libération immédiate de Mumia.

Il faut saluer ici le courage admirable de cet extraordinaire militant qui, du couloir de la mort où il croupissait, a fait passer à l’extérieur des manuscrits signés de sa main, condamnant la guerre en Irak.

A partir de 1999, des villes de la banlieue parisienne (Bobigny, Malakoff, Villejuif, etc.) le rendent « citoyen d’honneur de la ville ». En 2003, ce sera le tour de Paris. Des manifestations massives se succèdent à Paris et dans d’autres capitales. L’exigence de l’abrogation de la peine de mort, partout au monde, est au centre des slogans : « Peine de mort = crime d’état ».

Mumia condamné à mort par privation de soins

Certes, la condamnation à mort de Mumia a été commuée en prison à vie, ce que refusent ses avocats qui réclament un nouveau procès. Mais c’est à une véritable mort lente que Mumia est condamné par privation de soins : lorsque ses fils ont été autorisés exceptionnellement à le rencontrer dans son lit d’hôpital, où il était enchaîné, il ne recevait aucun soin pour son diabète, la justice ayant récusé le médecin proposé par la famille.

Pour Woodfox, comme pour Mumia, ce sont les institutions de l’Etat impérialiste américain et son président Barak Obama qui portent la totale responsabilité du devenir de ces deux extraordinaires militants.

15/06/15.


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