Quelques semaines après l’arrêt d’un mouvement de grève qui a duré un mois et demi, les conducteur de Keolis Montesson ont repris le chemin de la grève ce lundi.

Ils entendent ainsi soutenir un de leurs collègues grévistes agressé par un non-gréviste qui l’a renversé avec sa voiture lors de la précédente grève. Une scène particulièrement violente qui, en plus d’être une attaque physique contre un collègue, était clairement une représaille au mouvement de grève auquel il participait. L’ensemble des grévistes s’est donc senti concerné par cette attaque, demandant une réaction de la direction.

Alors que cette dernière a dans un premier temps cherché à temporiser, elle a finalement décidé de ne pas réagir et de laisser le non-gréviste en question continuer à venir travailler sur le même site comme si rien ne s’était passé. Un deux poids deux mesures particulièrement flagrant, pour les grévistes qui, il y a quelques mois, se sont fait assigner devant le tribunal par cette même direction qui cherchait à casser leur grève ! La direction montre ainsi clairement de quel côté elle se situe, qui sont les salariés qu’elle est prête à protéger et qui sont ceux dont elle ne se soucie pas qu’ils puissent venir travailler dans des conditions décentes et sans risquer d’être agressés.

Amine Trari, délégué syndical SUD, explique : « Aujourd’hui, il n’y a que 30% du dépôt qui circule. On a organisé cette journée de mobilisation en soutien à notre ami et collègue qui s’est fait renverser, mais aussi contre le licenciement d’un autre collègue. On a été choqués qu’aucune sanction ne soit prise contre le responsable de cet acte et que par contre un autre de nos collègues gréviste soit licencié à son tour alors qu’il avait plus de dix ans de boîte. »

Il poursuit : « Mais il n’y a pas que ça, on n’a pas obtenu satisfaction lors de notre dernière grève, les conditions de travail dont on demandait qu’elles soient améliorées n’ont pas changé. Ils continuent à dégrader notre métier, donc on va continuer à se mobiliser ».

Matériel en mauvais état, horaires de plus en plus décalés, temps de pause limité, et bas salaires sont autant de raisons à la colère qui s’était exprimée en septembre dernier par une grève reconductible de six semaines. Si les grévistes n’ont pas obtenu à cette occasion les primes qu’ils demandaient, ils en sont ressortis largement soudés et sont prêts à continuer à se mobiliser pour la suite.

« Depuis la grève, les liens entre nous sont très forts, on continue à penser la suite, on va continuer à se battre pour nos conditions de travail mais aussi en soutien à nos collègues », conclut Amine.