Crédits photo : manifestation du 16 mars 2019 contre la réforme des retraites, O Phil Des Contrastes

L’axe syndical en faveur d’une grève reconductible pour la rentrée scolaire se renforce : après la CGT Cheminots, et une intersyndicale de la RATP constituée de la CGT, FO, Unsa et CFE-CGC, c’est le syndicat Sud Rail qui appelle tous les cheminots « à la grève reconductible à partir du 7 mars » dans un communiqué du 12 février.

Pour le conducteur de train Xavier Bregail, il s’agit avant tout de dépasser la stratégie des journées isolées de 24h : « les journées de manifestation de 24h, on l’a vu, elles ont beau être massives et dans plusieurs secteurs d’activité, même quand il y a des chiffres quasiment jamais vu à la SNCF, cela ne fait pas bouger le gouvernement. Comme nous on demande le retrait et pas des aménagements de cette réforme, il a fallu passer à la vitesse supérieure et appeler à une grève reconductible dès le 7 mars ». L’élu Sud Rail au CSE des lignes transiliens B, H et K continue : « en combattant par des journées de grève isolées, on ne pèse ni sur l’économie ni sur le moral du camp adverse ».

C’est donc une grève dure à laquelle les cheminots sont en train de se préparer. Trois semaines pour convaincre et agglomérer autour de la RATP et de la SNCF de plus en plus de secteurs. Pour certains cheminots, la peur d’être le seul secteur à partir en grève reconductible, la peur d’une grève par procuration est toujours présente. D’où la nécessité, pour Xavier, d’élargir encore l’appel à la reconductible du sept mars : « cela doit passer par le terrain, avec les militants et les syndicats, et essayer de se coordonner de manière interprofessionnelle. Est-ce que cela va passer par des rencontres interpro, des coordinations ? Je ne sais pas, mais tout sera bénéfique pour la mobilisation ». Pour l’instant, seules la CGT et Sud Rail appellent à radicaliser le mouvement. Selon Le Figaro, l’Unsa ferroviaire envisagerait aussi de rejoindre l’appel à la reconductible, alors que la CFDT reste silencieuse.

Une chose est sûre pour le conducteur de transiliens comme ses camarades, cela nécessitera de la préparation. Depuis vendredi dernier, les militants syndicaux tournent déjà sur le terrain pour convaincre leurs collègues d’une grève reconductible. « Il ne faut pas se voiler la face, il faudra que les cheminots soient devant, il ne faudra pas qu’on soit seuls, mais il faudra qu’on soit déterminés et nombreux en grève reconductible, c’est uniquement comme ça qu’on pourra peser, paralyser, et faire plier le gouvernement » conclue-t-il. C’est d’ailleurs la ligne de toute la confédération Solidaires, qui appelle ce 13 février à ce que toutes les assemblées générales votent la reconductible le 7 mars.