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Vers un mouvement étudiant ?

Après le 49.3, des assemblées générales massives dans les universités toulousaines

Ce mardi 21 mars à Toulouse, les différentes AGs dans les universités toulousaines ont réuni un grand nombre d'étudiants. Une première AG interfac aura lieu ce mercredi 22 mars à 18h au Mirail à l'appel de nombreux établissements !

Arno Gutri

21 mars 2023

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Après le 49.3, des assemblées générales massives dans les universités toulousaines

Crédits photo : Révolution Permanente

La situation politique a changé depuis jeudi et l’activation du 49.3 par le gouvernement pour faire passer sa contre-réforme des retraites. Des mobilisations spontanées se sont déclenchées dans tout le pays pour s’opposer à ce passage en force. Face à ces manifestations de colère qui sortent du cadre des journées isolées appelées par l’intersyndicale, le gouvernement affaibli, réprime toutes les mobilisations. Un changement dans la mobilisation qui se ressent également dans les universités, ou les assemblées générales se remplissent dans tout le pays.

A Toulouse, la question de la répression était au cœur de toutes les assemblées générales étudiantes qui se sont tenues ce mardi 21 mars. Si les raisons de la colère étudiante étaient déjà nombreuses, entre la précarité, la sélection, mais aussi le désir d’un autre avenir, les multiples interventions policières contre le mouvement ont jeté de l’huile sur le feu.

Au Mirail, mobilisé depuis le début du mouvement, plus de 600 personnes se sont réunies en assemblée générale. De nombreuses interventions ont souligné « l’ambiance de malade » qui régnait dans l’amphi, symptôme d’un basculement dans le mouvement.

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En cause, une grande colère face à la répression du gouvernement suite à l’annonce du 49.3. Comme l’a rappelé Alberta étudiante et millitante au Poing Levé et Révolution Permanente : « Si on lutte contre la réforme des retraites, on lutte aussi contre un gouvernement qui envoie la police sur les lycéens, sur les raffineurs, sur les éboueurs ! » L’ambiance dans l’amphi a radicalement changé depuis les premières Assemblées générales : tout le monde est convaincu, face à un gouvernement fébrile, qu’il est possible de gagner.

Alberta intervenait dans ce sens : « Tout le monde est en train de comprendre que c’est possible non seulement de faire retirer la réforme mais derrière de faire aussi tomber le gouvernement. Si demain il y a une grève générale reconductible, c’est pas seulement la réforme qui va rentrer chez Borne, mais aussi tous ses ministres de merde ! ! »

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A la sortie de l’AG, plusieurs centaines d’étudiants se sont rendus devant le commissariat de Bellefontaine pour exiger la libération immédiate de manifestants interpellés. En effet, le matin-même, une action de blocage du périphérique au niveau du rond-point de l’aéroport de Blagnac a donné lieu à au moins trois interpellations, dont deux étudiants du Mirail. Des interventions ciblées, qui visent clairement des personnes identifiées au sein du mouvement, pour dissuader toute contestation. Mais ces arrestations ne font que renforcer la colère de la jeunesse, comme témoignait un étudiant ayant participé à l’action : « S’ils répondent par la matraque, c’est qu’ils ont peur. Il faut continuer ! »

Pour continuer à soutenir les étudiants interpellés, rendez-vous le mercredi 22 mars à 9h au Palais de Justice. L’assemblée générale a voté une manifestation de débrayage de l’université le mercredi 22 mars, la participation à l’assemblée générale interfac et le blocage de l’université jeudi 23 mars.

A l’université Toulouse Capitole, l’ampleur inédite du mouvement contre la réforme des retraites est particulièrement visible. En effet, la fac de Toulouse-Capitole vivait un moment historique : cette université, ne s’est jamais autant mobilisée. Ce mardi, ce sont plus de 250 personnes qui se sont réunies en assemblée générale contre la réforme des retraites. En une journée, le comité de mobilisation a plus que triplé. Une étudiante mobilisée raconte « enfin ça bouge, c’est fini la contention ! ». Signe d’un moment inédit sur la fac, la sécurité a cherché à fermer les grilles de l’entrée principale pour empêcher l’AG de grossir ses rangs, sans succès. Les étudiants ont rappelé leur détermination à lutter malgré la répression et, face à celle-ci, organiseront prochainement des ateliers anti-répression.

La colère a résonné aussi dans l’enceinte de l’Université Paul Sabatier. 80 étudiants et personnel étaient de nouveau réunis en AG ce mardi, pour poursuivre la mobilisation et construire la journée du 23 mars sur la fac. Depuis plusieurs semaines, des AG réunissant des dizaines d’étudiants et personnel se multiplient et la semaine dernière un bâtiment central a même été bloqué toute une matinée. Le 7 mars, plus grosse journée de mobilisation depuis le début du mouvement, des étudiants et du personnel des nombreux laboratoires de recherche qui côtoient le campus avaient organisé des barrages filtrants autour de la fac.

Autre fait marquant, des grévistes du CHU de Rangueil et des jeunes mineurs étrangers qui occupent un bâtiment de la fac, après avoir été mis à la rue par l’Etat, s’étaient rendus sur un des piquets pour conjuguer les colères contre Macron. Sur ce campus, la surprise est venue la semaine dernière de l’école d’ingénieurs de l’INSA, qui dès son entrée dans la bataille, a organisé une AG à près de 150 étudiants. C’est dire si le potentiel de la mobilisation est fort du côté d’UT3.

Toute cette colère et cette détermination qui s’expriment dans les assemblées générales des différentes facs vont converger dans la première assemblée générale interfac de la ville qui se tiendra le mardi 22 mars à 18h à l’université du Mirail. Cette assemblée générale, appelée par les étudiants de Science po, de l’université du Capitole, de l’université du Mirail, de l’université Paul Sabatier, de l’école d’architecture, de l’école des Beaux-Arts, de l’école de Météo mais aussi les assemblée générales lycéennes, est un rendez vous crucial pour construire la suite du mouvement !

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Pour retrouver les résolutions des différentes assemblées générales et suivre la mobilisation de la jeunesse à Toulouse, rendez-vous sur les réseaux sociaux du Poing Levé sur Instagram, Twitter et Facebook.


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