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Ce midi, Edouard Philippe faisait, devant le CESE, ses fameuses annonces dont la seule promesse était qu’elles ne seraient pas magiques. Et en effet, le premier ministre a expliqué que « ceux qui entreront sur le marché du travail en 2022 intégreront le nouveau système. La génération 2004 sera la première à intégrer le système universel de retraites dès son premier travail » et que « pour les personnes déjà dans la vie active, nous ne changeons rien pour celles qui sont à 17 ans de la retraite, c’est-à-dire les personnes nées après 1975 pour la régime général ». En somme, une confirmation que si la clause « grand-père » a bien été mise aux oubliettes, c’est une clause « grand-frère » qui est mise en place. L’exécutif ira donc " jusqu’au bout de la logique initiale".

En outre, si dans son discours le gouvernement a énuméré des fausses concessions en se découvrant défenseur des femmes et de l’égalité homme / femme tout en saupoudrant aux différentes catégories comme les pompiers, les hospitaliers, les professions indépendantes, mais aussi les travailleurs précaires, il a également confirmé la mise en œuvre d’un âge pivot, renommé pour l’occasion « âge d’équilibre ».

De quoi faire réagir y compris les directions syndicales dites « réformistes » qu’il tentait de raccrocher au wagon comme la CFDT, l’UNSA et la CFTC ! Pour Laurent Berger de la CFDT, principale soutien de la réforme par point, avec l’âge d’équilibre : « la ligne rouge a été franchie ». De même, le secrétaire général de l’UNSA, Laurent Lescure, a déclaré : « On a eu la désagréable surprise, qui est une ligne rouge pour nous, qui est la question de la mesure d’âge ». Des positions reflétées dans les communiqués publiés dans l’après-midi par les trois syndicats.

Finalement, prenant acte du discours de E. Philippe, la CFDT et la CFTC ont appelé à rejoindre la journée de mobilisation du 17 décembre, appelée par l’Intersyndicale FO-CGT-FSU-Solidaires. A l’issue de ces premières déclarations sur les contours précis de la réforme, le gouvernement aura ainsi réussi à étendre le front qui s’oppose actuellement à lui. Une opposition qui pour vaincre devra cependant se déprendre de tout contrôle des directions syndicales qui continuent toujours de mener la danse faute d’une auto-organisation et d’une coordination à la hauteur de la situation, qui permette d’assurer que le mouvement appartienne aux grévistes même lorsque certains syndicats décideront d’en sortir ou de le diviser.