Myriam Bregman, députée du PTS à l’Assemblée Nationale argentine a dénoncé les menaces dont elle fait l’objet sur son compte Twitter, alors même que ce mardi est une journée de grève générale dans toute l’Argentine. Sur l’image qui lui a été envoyée par l’application de messagerie instantanée Whatsapp, on voit l’ancien dictateur argentin Jorge Rafael Videla portant des lunettes noires dans lesquelles se reflète le visage de Hebe de Bonafini. Cette dernière, dont les deux fils ont été victimes du régime de Videla, présidente de l’association des mères de la place de Mai, est une figure reconnue de la lutte pour les droits de l’Homme et contre la dictature en Argentine. Cette image éloquente est accompagnée de la phrase suivante : « Vous n’apprenez donc jamais… N’est-ce pas ? »

« Ce message vient de me parvenir, alors que nous étions sur le pont Pueyrredón. Une campagne contre les figures de l’extrême-gauche a commencé hier avec Nicolas Del Caño, et continue aujourd’hui. Nous continuerons à manifester, et à défendre notre droit de le faire ! »

Ces messages d’intimidation, loin d’être un fait isolé, s’inscrivent dans la continuité des menaces reçues ce lundi par Nicolás del Caño, également député du PTS à l’Assemblée Nationale : ce lundi, des menaces coordonnées sont arrivées sans interruption depuis différents numéros sur le téléphone portable de ce dernier. Dans certaines images qu’il a reçues, il y avait également des photos de Rafael Videla, accompagnées de légendes faisant clairement allusion aux exactions commises par l’armée génocidaire durant la dictature argentine. Durant la nuit du 24 au 25 septembre, les menaces ont continué, composées de toutes sortes de commentaires insultants et menaçants.

« Capture d’écran du portable de Myriam Bregman avec les menaces qu’elle reçoit »

Depuis lundi, Del Caño a reçu des centaines de messages et autres démonstrations de solidarités, condamnant les menaces qu’il a reçues, de la part de personnalités défendant les droits de l’homme, de figures politiques, syndicales et culturelles.

Dans la soirée de lundi, Del Caño, accompagné de Myriam Bregman, a apporté au Département des délits technologiques les preuves des milliers de messages WhatsApp et d’appels le menaçant de mort.