Malgré la bonne marche de l’usine de la Biscuiterie Nantaise, avec ses 80 millions de chiffre d’affaires annuel, le groupe turc Yildiz est sur le point de vendre une autre marque emblématique de son portefeuille, peu de temps après avoir cédé ses biscuits belges Delacre au géant italien Ferrero. Le motif : un « besoin d’argent frais ».

Lors du comité d’entreprise du jeudi 12 janvier, la direction a confirmé qu’un groupe avait visité le site sans communiquer l’identité des visiteurs. Cependant, elle ne souhaite pas s’exprimer davantage sur ce sujet, arguant d’une « nécessaire confidentialité ».

Parmi les acheteurs intéressés figureraient au moins trois fonds d’investissements, un français, un canadien et un hollandais, ce dernier détenant la biscuiterie Continental et figurant comme le candidat principal

Ce projet soulève d’importantes inquiétudes chez les 400 salariés concernés par la vente de l’usine qui, compte tenu d’un manque totale de transparence de la part de la direction à propos du futur de l’entreprise, se retrouvent plongés dans une complète incertitude. Les syndicats étant exclus des discussions concernant l’avenir et le rachat de l’usine, ils ont donc mis la avec cette journée de grève, appelée par l’intersyndicale CGT-CFDT-CFE-CGC.

A travers ce premier débrayage, les syndicats et les travailleurs tentent de peser dans le rapport de force afin de savoir si United Biscuits France est bel est bien à vendre et, si oui, pour quelles raisons, à quel prix et quelles seraient les conséquences sur la vie des travailleurs...

Ce qui se cache derrière les rachats, ce sont souvent des plans de restructurations, entre licenciements et/ou délocalisations. Les travailleurs de Vertou en ont pleinement conscience et beaucoup partagent de leurs craintes, à l’instar de ce dont témoignait un syndicaliste, cité par Ouest France : « on a un risque de fermeture de site possible et de licenciements de salariés. Ils continueront à créer ces BN-là, moins cher, ailleurs. c’est notre crainte », rappelant par ailleurs qu’à chaque fois que la Biscuiterie Nantaise a changé de main, « ces multiples transactions se sont opérées avec de graves dégâts industriels, commerciaux, économiques et sociaux ».