Mauvais poisson d’avril ou nouvelle blague du Gorafi ? Rien de tout cela. En ce début avril, les agents du CHU de Bordeaux ont reçu un courrier de « Rappel à l’ordre » de la part de la direction. En cause ? Des commentaires sous une publication Facebook du syndicat Sud Santé Sociaux le 7 février dernier, qui dénonçait le prix des nouvelles toilettes du site de la direction générale du CHU à hauteur de... 40 000 € !

Dans son courrier, la direction évoque « l’obligation de réserve » des agents afin que leurs propos « ne portent pas atteinte à l’image renvoyée du service public, de ses collègues ou de sa hiérarchie ». Sans surprise, l’atteinte en question n’est rien d’autre que des témoignages indignés face à cette nouvelle au vu de l’état de délabrement du CHU. « Ils feraient mieux de se préoccuper des chambres des patients vu l’état des locaux … » peut-être lu, par exemple. « Quelle honte ! Au 6e en pédiatrie, les fenêtres ne ferment pas ! On a dû aller se doucher au 3e certaines fois, partager des chambres avec des enfants qui sortent du bloc opératoire et qui ont besoin de calme ! La passerelle qui prend l’eau et on en passe… 40 000 euros auraient servi à bien d’autres que leurs derrières de luxe ! »

Cette intimidation scandaleuse vise donc à faire taire la réalité du CHU de Bordeaux qui ne cesse d’être dans la tourmente ces dernières années : inondations dans les services, températures invivables été comme hiver ,fermeture des urgences

De son côté, le syndicat dénonce une nouvelle tentative « d’intimidation » face à ceux qui défendent leurs « droits et conditions de travail ». En effet, les 40 000 € dépensés pour refaire les toilettes de la direction générale passent mal du côté des hospitaliers. Depuis des semaines, le gouvernement ne cesse d’appeler « aux économies » et prépare de nouvelles attaques contre les travailleurs sur fond du retour de l’austérité. Au CHU de Bordeaux, il aura fallu attendre plusieurs scandales médiatiques autour des températures dans les chambres ou des inondations dans les services pour qu’une enveloppe, plus qu’insuffisante, de 6 millions d’euros soit débloquée. Le manque de personnel et les fermetures de lits annoncent déjà un nouvel été sous tension…

Dans ce contexte d’intensification de la répression syndicale mais aussi de toutes formes de contestation, il est urgent de mettre sur pied un plan de bataille qui rompt les divisions corporatives et aux attaques du gouvernement et du patronat dans le sens de l’appel d’une dizaine de section syndicale à une rencontre syndicale.