Boris Lefebvre

« Je n’ai jamais été son assistante », « je ne me suis pas occupée de sa communication non plus » a déclaré le 18 mai 2007 Pénélope Fillon, face caméra, à des journalistes britanniques à propos de son mari. Difficile de faire révélation plus accablante pour le candidat de la droite qui, incapable de produire les preuves de sa bonne foi, se voit trahi par son épouse elle-même. Celle qui a pourtant été rémunérée entre 1988 et 1990 puis entre 1998 et 2002 en tant qu’assistante parlementaire, doit, soit avoir la mémoire courte et ne plus se souvenir de cette interview avec la télé britannique, soit n’avoir aucune honte à mentir avec aplomb.

Dans l’émission d’Envoyé spécial diffusée jeudi soir sur France 2, les journalistes Yvan Martinet et Tristan Waleckx ont déniché ces déclarations que Pénélope Fillon avait faites à l’occasion de la nomination de François Fillon au poste de Premier ministre de Sarkozy. Coupées au montage, ces deux rush avaient été conservés par France Télévision et cédé au groupe par Pénélope elle-même. Une erreur qui prend aujourd’hui des dimensions inédites car elle décrédibilise totalement la ligne de défense de Fillon qui avait fait de la probité son étendard de campagne.

Contre la campagne de dénonciation qui s’est abattue sur lui depuis les révélations de l’emploi fictif de sa femme, Fillon avait affirmé au 20h de TF1 « je la défendrai ». Il n’entendait sûrement pas devoir défendre sa femme contre elle-même. Le détournement de fond et l’emploi fictif étaient presque parfaits mais il s’en est fallu de deux déclarations anodines en 2007 pour que la corruption du plus chrétien et gaulliste des candidats soit révélée au grand jour en 2017. Fillon est donc bien un politicien véreux et menteur : c’est officiel.