Christian Porta est délégué syndical de la CGT Neuhauser et nouvellement élu au Comité de groupe de l’entreprise InVivo, géant agroalimentaire ayant racheté Neuhauser. Jeudi dernier, il a reçu une convocation par la direction de InVivo. Celle-ci fait suite à la première réunion du Comité de groupe de l’entreprise qui a eu lieu après son élection, dans le cadre de laquelle le micro du militant syndical a été coupé par le Directeur général des ressources humaines.

Une mesure autoritaire suite à laquelle le DRH a pris à partie Christian Porta, l’accusant d’être « un agitateur » avant de mettre en doute la légitimité de sa présence dans la réunion, invitant à ne pas suivre « ceux qui rejoignent l’instance « par hasard » et qui ne méritent pas d’être au niveau de coordination du Groupe InVivo car venant de sites qui ont été rachetés. »

C’est quelques semaines après avoir subi ces attaques que survient cet entretien disciplinaire. Autre motif de la convocation : un tweet retweeté par Christian Porta. Dans celui-ci, la CGT InVivo/Soufflet répond au directeur général des ressources humaines de InVivo qui attaque des membres du Soulèvement de la Terre ou de EELV sur Twitter, pour défendre bec et ongles le greenwashing du groupe.

Une tentative d’intimider les sections combatives

« Avec ma convocation, ils m’intimident moi, mais ils veulent surtout intimider tous les autres » explique Christian Porta auprès de Révolution Permanente. Il ajoute : « Puisque nous sommes une section syndicale combative, ils tentent de nous mettre au pas comme ils l’ont déjà tenté auparavant mais n’ont jamais réussi ; c’est bien le contraire. On arrive plutôt à emmener une certaine combativité qui s’étend à tout le groupe. »

En effet InVivo ne possède pas seulement la production agroalimentaire, mais aussi certains ports comme Metz (le premier port céréalier français) ou une partie du port de Rouen. Ce qui effraie le groupe, qui craint pour ses profits, c’est que des syndicats combatifs y défendent les intérêts des travailleur·ses. En outre, cette convocation arrive après la période des NAO dans l’entreprise, où les travailleurs·ses n’ont obtenu que 2,2% d’augmentation de salaire, tandis que celles et ceux au SMIC n’ont rien eu, la direction estimant que les 2,2% d’augmentation nationale étaient suffisantes.

Alors que les grèves pour les salaires se sont multipliées, que le mouvement de lutte contre la réforme des retraites se referme, les patrons tentent de museler et d’intimider les travailleurs·ses en amont des conflits à venir, dans une séquence politique très répressive.

Soyons nombreux devant l’usine du Furst !

En réponse et en soutien au camarade convoqué, un rassemblement est organisé par la CGT InVivo/Soufflet ce mercredi 21 juin à 12h, en même temps que la convocation de Christian. « On a appelé tout le monde à venir à faire un rassemblement devant l’usine. Avec les collègues de Neuhauser, on va se mettre en grève, et à midi, tout le monde arrête de bosser pendant l’entretien. On veut leur rappeler que s’ils convoquent des travailleurs•ses, ça va leur coûter cher. » rapporte Christian Porta.

Le communiqué de la CGT Neuhauser est clair : « Les Neuhauser et les Soufflets [groupes rachetés par InVivo] [nous] n’aurions pas notre place dans ces instances car nous ne serions que des « sites rachetés ». Des sites qui pourtant continuent de leur remplir les poches sans augmentations de salaires, sans conditions de travail décentes, et ils voudraient nous intimider désormais ? Nous ne laisserons jamais cela passer ! »

Rendez-vous ce mercredi 21 juin à 12h pour un rassemblement de solidarité et un barbecue devant l’usine de Furst, rue Alexandre Dreux Folschviller.