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Mouvement ouvrier

Enquête. Une troisième vague de grève pour les salaires déferle dans toute la France

Avec le mouvement contre la réforme des retraites, une nouvelle vague de grèves pour les salaires est apparue. Des grèves qui se sont construites malgré l’insistance de l’intersyndicale à ne pas élargir la bataille des retraites aux salaires.

Arthur Nicola

22 mai 2023

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Enquête. Une troisième vague de grève pour les salaires déferle dans toute la France

Crédits photos : piquet de grève de Verbaudet début mai / Révolution Permanente

Depuis deux mois, les salariées de Vertbaudet, entreprise spécialisée dans les vêtements pour enfants, a vu 80 travailleuses de sa plateforme logistique rentrer dans une grève dure pour des augmentations de salaires. Alors que la répression fait rage, avec intimidations, violences policières et arrestations, cette grève est devenue un symbole des grèves pour des augmentations de salaires. Mais derrière les salariés de Vertbaudet, ce sont des dizaines de grèves pour des augmentations de salaires qui ont éclaté depuis le 7 mars. Des grèves qui ont été en partie alimentées par la colère ouvrière contre la réforme des retraites, et ce malgré le refus de l’intersyndicale d’intégrer aux revendications du mouvement des mots d’ordres offensifs sur les salaires. Pourtant, ces innombrables conflits, qui dévoilent une recrudescence de la combativité ouvrière à la base, montrent que la bataille contre la réforme des retraites et le gouvernement aurait pu prendre une toute autre dimension si ces deux mouvements s’étaient agglomérés. D’où la nécessité de tirer les bilans de cette période, afin de repartir à l’offensive.

Grèves pour les salaires : une troisième vague

C’est un phénomène qui a été largement ignoré par les médias nationaux : tout au long de la bataille contre la réforme des retraites, se sont développées de nombreuses grèves pour des augmentations de salaires. Depuis le 7 mars, ces grèves semblent s’être accélérées, tout en ayant des caractéristiques quelles que peu différentes des vagues de grèves pour les salaires pré-mouvement contre la réforme des retraites.

Dès 2021, on a vu un retour des grèves sur les salaires, essentiellement concentrées dans des entreprises où les bas salaires règnent, et notamment dans la grande distribution. Leroy-Merlin, Décathlon, Auchan, autant de grandes entreprises où les salariés sont payés légèrement au-dessus du SMIC et où les sacrifices consentis lors des vagues de Covid n’avaient pas été récompensés. Ces grèves avaient alors largement surpris les syndicats, notamment dans des entreprises où les grèves se faisaient très rares. Malgré la combativité de certaines d’entre elles, celles-ci avaient largement échouées à obtenir satisfaction face à un patronat intransigeant ne voulant pas partager les bénéfices de la période Covid.

Lire aussi : Inflation et salaires : quelle stratégie pour gagner ?

Entre juillet 2022 et décembre 2022, c’est une seconde vague de grève qui s’est développée dans des entreprises d’envergure nationale et dont la grève des raffineurs, entre octobre et novembre, a été le porte étendard. Durant ces six mois, des grèves ont éclatée dans de nombreuses entreprises phares : d’abord à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, puis à PSA-Stellantis à la rentrée, avec une journée de grève jamais vue depuis 1989, avec 4300 ouvriers débrayant. Ont suivi évidemment les grèves chez les raffineurs de Total et d’ExxonMobil, qui ont pratiquement asséché le pays. S’en est suivie une série de grèves dans de nombreux groupes industrielles de premier rang, comme chez Safran, Airbus ou Thalès dans l’aéronautique, chez le leader de la logistique Geodis, dans le groupe pharmaceutique Sanofi, les grèves dans les entreprises de l’énergie (EDF, RTE ou encore GRDF), et finalement la grève des contrôleurs de la SNCF juste avant Noël. Ces grèves, dont certaines ont été victorieuses comme dans l’énergie, avec des augmentations de 200€ pour les électriciens et gaziers, ont été surtout marquée par l’absence totale de volonté des directions syndicales de coordonner ces grèves, qui secouaient pourtant de gigantesques groupes employant des dizaines de milliers de salariés.

Le mouvement de grèves pour des augmentations de salaires qui s’est développé en même temps que la bataille contre la réforme des retraites est donc une sorte de « troisième vague » des luttes pour les salaires qui ont débuté avec l’accélération de l’inflation depuis l’été 2021. Malgré quelques grèves dans des grands groupes, cette nouvelle vague se concentre dans des entreprises de taille plus intermédiaires, essentiellement dans des entreprises privées, assurant parfois des missions de service public privatisées comme dans les transports en commun ou le ramassage des déchets. Nous avons tenté, en compilant les sources journalistiques qui sont souvent très inégales (surtout quand on parle de grèves concernant des entreprises qui ont parfois moins de cent salariés), de dresser une typologie de ces grèves, de leurs revendications et de leurs modalités pour en comprendre les caractéristiques.

Des grèves défensives concentrées chez les salariés du privé

Ce qui marque cette vague de grève, c’est la diversité des secteurs qu’elle embrasse, du petit entrepôt de logistique aux magasins Truffaut en passant par des usines d’ameublement et de bois. Parmi la petite centaine grèves que nous avons recensé (il y a fort à parier que des dizaines d’autres soient passées en dessous des radars médiatiques, y compris de la presse quotidienne régionale), on peut dégager trois grands secteurs en pointe dans cette dynamique de grève.

Tout d’abord, de nombreux sous-traitants de la métallurgie, automobile et aéronautique, dans des sites industriels rassemblant entre 80 et 500 salariés. C’est le cas des salariés de Sabena Technics (sous-traitant d’Airbus), Novares (sous-traitant de Toyota), de la fonderie de Lorraine ou encore d’ArianeGroup à l’Ile-Longue. Des grèves victorieuses pour les trois premières qui montrent à quel point des entreprises de taille moyennes peuvent être indispensables dans la logistique de grands groupes multinationaux, forçant les patrons à accepter les revendications des grévistes.

Ensuite, c’est aussi le secteur des plateformes logistiques et de la grande distribution qui a vu de nombreuses de grèves : chez la STEF au Mans, ou encore chez FM Logistic dans l’Oise et finalement chez le sous-traitant d’Amazon KB90. A chaque fois, c’est un ou deux entrepôts qui se lancent dans la grève, sans coordination à l’échelle nationale, tout comme dans la grande distribution. Ainsi, on a vu quelques magasins lancer des grèves, comme chez Truffaut, Brico Dépôt ou encore Shiever.

Finalement, le troisième secteur en pointe de cette vague de grève est constitué par de nombreuses entreprises privés en délégation de service public, comme les transports publics ou encore des entreprises de ramassage de déchets. Dans ces entreprises, souvent des filiales de Keolis (à l’instar d’Ilevia à Lille ou Synchrobus à Chambéry) ou de Transdev avec les Bus Rémi, les bas salaires règnent sur fond de divisions et de morcellement des travailleurs dans des myriades d’entreprises qui appartiennent aux mêmes groupes. Mêmes logiques chez les éboueurs, qu’ils soient de la SIVOM (Essonne), de Pizzorno (Paris), ou de Nicollin (Sète) : la concurrence entre entreprises délégataires de services publics fait pression sur les salaires, étouffant le pouvoir d’achat de leurs salariés au passages.

Malgré la diversité des secteurs d’activités, ces grèves ont généralement comme point commun de rester des grèves « défensives », c’est-à-dire défendant des augmentations de salaires souvent inférieures à l’inflation. Face à des inflations à deux chiffres pour les dépenses alimentaires et énergétiques, qui sont les premiers postes de dépense de l’ensemble des ménages français, les revendications salariales les plus offensives de ces grèves sont autour de 10% d’augmentation ou bien 200€ d’augmentation (ce qui correspondrait à 11,5% pour un salarié au SMIC). Il ne s’agit donc pas de gagner du salaire, mais d’éviter d’en perdre à cause de l’inflation. Face à un patronat intransigeant qui propose parfois 1% d’augmentation lors de Négociations Annuelles Obligatoire, demander 6% d’augmentation parait parfois « trop » alors que l’inflation de 2022 est mesurée aux alentours de 5,9%.

Bataille contre la réforme des retraites et tendances à la grève reconductible

Mais ce qui fait le plus la spécificité de cette vague de grèves pour les salaires, c’est évidemment sa synchronicité avec la bataille contre la réforme des retraites. En effet, ces grèves se sont développées en même temps que la bataille des retraites, celle-ci ayant régulièrement un rôle de radicalisation des conflits ou de déclencheur. C’est le cas de la grève de Verbaudet par exemple : à l’origine du mouvement, c’est un blocage extérieur de l’entrepôt par les syndicats locaux qui a poussé les salariées à s’organiser pour lancer une grève pour des augmentations de salaires. C’est aussi ce dont témoigne un salarié d’Onet, qui nettoie les métros parisiens et qui vient de gagner une grève pour leurs salaires : « On est plusieurs ici à avoir participé aux manifestations. Sans ce mouvement il n’y aurait pas eu autant de monde en grève ».

C’est aussi à la SNCF que s’est beaucoup exprimé le lien entre salaire et retraites. Ainsi, dans la grève des aiguilleurs du centre de triage de fret du Bourget, c’est d’abord les conditions de travail et de salaires qui ont déclenché une grève, fin novembre, avec une modalité de 59 minutes de grève par jour, puis deux fois 59 minutes. Après avoir suivi les appels à la grève de l’intersyndicale, la grève s’est durcie en une grève reconductible mêlant aux revendications initiale la revendication d’une retraite à 60 ans et 55 ans pour les travaux pénibles. Même dynamique à la CCR, plus grand poste d’aiguillage de France, où la colère contre les retraites et celle contre les conditions de travail se sont vite autoalimentées. Pour ces deux grèves victorieuses, la présence d’un syndicat combatif comme Sud Rail Paris Nord a été décisive dans l’issue du combat. Au technicentre de Châtillon, où sont réparés les TGV de la gare Montparnasse, la colère sur les conditions de travail a explosé après l’annonce du 49.3 : les cheminots ont alors débuté une grève sans les délais de prévenances imposés par la SNCF, une grève qui durera plusieurs semaines en reconductible.

Dans la majeure partie des grèves, la lutte contre la réforme des retraites a été indissociable aux revendications salariales, et certaines d’entre elles se sont appuyées sur les grandes journées de mobilisations nationales pour rassembler largement. Le mois de mars a été particulièrement prolifique dans ce sens. L’idée que la fin du mois et la fin de carrière étaient deux questions indissociables a donc été centrale pour développer ce mouvement de grève.

Lire aussi : Lutte pour les salaires et remise en cause du cadre néolibéral

A la veille des premières manifestations contre la réforme des retraites, Laurent Berger avait insisté sur la nécessité d’organiser des manifestations le samedi, afin de « permettre aux travailleurs de deuxième ligne de manifester leur mécontentement. C’est-à-dire les travailleurs de l’agroalimentaire, du bâtiment, des travaux publics, du commerce, de la distribution, de la propreté, etc, [...] Nous savons bien leurs difficultés de pouvoir d’achat ». De manière générale, l’intersyndicale n’a cessé d’insister sur la difficulté pour les plus précaires de faire grève, et à fortiori de faire des grèves reconductibles. Pourtant, ce que l’on observe dans cette vague de grève pour les salaires, c’est bien une tendance à la grève reconductible. Qu’elles durent deux jours ou deux mois comme celle de Verbaudet, la majorité des grèves se sont faites sur des modalités de reconductibilité, et ce malgré les postes parfois très précaires occupés par les grévistes. Sur la centaine de grève que nous avons recensé, 55% se sont faites dans des grèves reconductibles (de deux jours ou plus), et seulement 19% par des journées isolées ou de simples débrayages (pour les autres conflits, les données manquent).

C’est dans cette réalité que se trouve l’une des clés qui aurait permis de passer d’une mobilisation contre la réforme des retraites centrée sur des journées de grève isolée à une grève générale embrassant toutes les catégories de salariés. En effet, la seule revendication du retrait de la réforme des retraites est loin de pouvoir faire basculer l’ensemble de la classe ouvrière dans une grève reconductible où chaque journée passée est une journée sans salaire.

Comment convaincre un salarié au SMIC de rentrer dans une grève reconductible si celui-ci devait déjà partir à la retraite à 64 ans ? La force de la volonté et de la conviction ne peuvent suffire à convaincre des millions de salariés précaires de perdre plusieurs journées de salaires. Il faut un objectif plus grand, qui vaille la peine d’y laisser des plumes, pour pouvoir entraîner des millions de salariés dans une grève reconductible, et la question d’augmentations massives de salaires aurait dû jouer ce rôle. Face à l’inflation qui prend la gorge des millions de personnes, il aurait fallu affronter les deux problèmes des retraites et des salaires de concert. « L’inflation ça touche tout le monde, petites et grandes entreprises expliquait Stéphane, salarié de Tisséo à notre micro le 18 avril. C’est la deuxième grève de ma vie. Ce qui m’a convaincu, c’est l’inflation, les galères de la vie : tout est compliqué. L’essence, les caddies, c’est un tout ».

C’est exactement l’inverse de cette logique qui a animé l’intersyndicale durant tout le mouvement, s’évertuant à empêcher tout élargissement des revendications. Le 7 février, Laurent Berger expliquait au Parisien que « la CFDT n’a jamais été adepte des mots d’ordre fourre-tout. Si on veut que le gouvernement nous écoute sur l’âge légal, il faut qu’on reste sur cette revendication ». A côté du patron de la CFDT, Philippe Martinez n’a fait que suivre la politique de son homologue, refusant explicitement de faire converger les revendications, et donc potentiellement d’élargir la grève reconductible.

Pour une coordination des grèves et une lutte nationale pour les salaires

Enfin, ce qui saute aux yeux quand on regarde cette nouvelle vague de grève, c’est bien l’isolement dans lequel restent chacune de ces grèves. En effet, celles-ci se sont généralement développées sur un lieu de travail, et non à l’échelle d’entreprise entières. Et, même si celles-ci se déroulent en même temps et parfois sur des territoires très proches, ces grèves restent isolées les unes des autres.

Le problème de l’inflation n’est pourtant pas un problème qui touche spécifiquement tel ou tel lieu de travail : il s’agit d’un phénomène touchant toutes les couches de notre classe, des salariés sans-papiers les plus précaires aux ouvriers les mieux rémunérés des grandes entreprises. Depuis quelques jours, pour justifier le fait de se rendre à Matignon, Sophie Binet s’est remise à parler des salaires : « J’ai dit à Elisabeth Borne qu’il y avait un problème avec les salaires qui décrochent en France. Le gouvernement a des leviers sur des questions de salaires : il peut mettre en place une indexation des salaires sur les prix » a-t-elle expliqué sur BFM TV.

Interrogée sur Mediapart par Mathieu Magnaudeix sur l’opportunité d’un mouvement national sur les salaires, la dirigeante de la CGT a cependant répondu dans le même temps que « Les retraites et les salaires, ça ne fonctionne pas du tout pareil : les salaires, le premier interlocuteur, c’est le patron, donc il y a des mobilisations dans les entreprises sur les lieux de travail directement en lien avec les négociations salariales. Mais un mouvement national interprofessionnel sur les salaires, c’est beaucoup plus rare et quasiment jamais vu ». Une façon d’expliquer qu’il ne serait pas possible de pousser à une coordination des grèves pour les augmentations de salaire, et encore moins de construire un mouvement national pour des augmentations de salaires.

Pourtant, quelques instants plus tard, Sophie Binet explique que la CGT défend l’indexation des salaires sur l’inflation. Comment expliquer qu’il serait impossible de construire une mobilisation nationale sur la question des salaires, puis avancer ensuite une revendication qui ne pourrait être obtenue qu’avec une mobilisation nationale ? Sophie Binet s’enferme dans ses propres contradictions. En réalité, si comme l’affirme Sophie Binet, « construire une mobilisation nationale interprofessionnelle, ce n’est pas la même mécanique » que pour les retraites, c’est parce que le patronat a réussi, sous Mitterrand, à mettre fin aux mécanismes -limités- d’indexation des salaires sur l’inflation et à individualiser la question salariale en mettant en place les NAO. Une façon de compartimenter les questions salariales entreprises par entreprises. Plutôt que de remettre en cause cette victoire du patronat, en proposant un plan pour unifier les grèves et les « nationaliser », Sophie Binet accepte, en dernière instance, un état de fait qui construit et alimente les mécanismes de division de notre classe.

A l’inverse, tout le mouvement ouvrier devrait lutter pour l’indexation des salaires sur l’inflation, qui devrait être calculée par des représentants des salariés en alliance avec les économistes l’Insee, contre la subordination de cette institution au ministère des finances, dont les calculs de l’inflation sont très loin des réalités vécues par les salariés. Mais de la même façon que l’intersyndicale n’a pas obtenu le retrait de la réforme des retraites en le demandant poliment au gouvernement, nous n’obtiendrons pas d’augmentation massive de salaire et l’indexation des salaires sur les prix en priant le gouvernement de le faire dans des réunions à Matignon. Ce n’est que par un mouvement national de grèves reconductible que nous pourrons obtenir ces revendications. Et pour ce faire, la coordination des grèves déjà existantes et en cours, dont les revendications sont souvent très proches, est une tâche centrale.

Il faut arrêter de lutter chacun de son côté, sans dialogue avec d’autres qui luttent pour les mêmes raisons. Les confédérations syndicales devraient, si elles souhaitent obtenir l’indexation des salaires sur les prix, faire ce travail de coordination, construire ces ponts entre ces luttes, afin de désenclaver chacun de ces conflits qui se bornent trop souvent aux portes de l’entreprise.

Cette tâche est d’autant plus centrale qu’un tel mouvement, par les masses ouvrières qu’il pourrait mettre en mouvement serait le seul à même d’unir réellement notre classe. Lors du meeting organisé par le Réseau pour la Grève Générale le 13 mars, quand les grèves reconductibles prenaient leur envol dans l’énergie, le raffinage et les éboueurs, Frédéric Lordon caractérisait la revendication salariale comme « la revendication, impérieuse, transversale, unificatrice, celle qui jettera tout le monde dans le combat globalisé ». Là où de nombreux journalistes de gauches et militants ont vu dans l’intersyndicale la seule et unique voie pour construire « l’unité de notre classe », la réalité des grèves reconductibles contre la réforme des retraites a bien montré que l’unité des logos syndicaux ne suffirait pas à faire basculer dans la grève des millions de travailleurs.

Les tendances à la reconduction des grèves pour les salaires témoignent que la colère est toujours là. L’unité de notre classe, plus que jamais nécessaire pour faire reculer Macron sur la réforme des retraites et l’ensemble de son agenda anti-ouvrier et réactionnaire, ne pourra se faire qu’en cherchant à unifier les secteurs en lutte. Une politique qui passe par la construction d’un programme à même de lier entre eux les secteurs, autours de mots d’ordre offensifs sur les salaires, pour leur indexation sur les prix et 400€ d’augmentation pour tous et toutes, les retraites, mais aussi sur le terrain démocratique face à l’offensive autoritaire en cours. Des revendications indissociables de la construction d’un plan de bataille national pour les arracher.

C’est autour de cette nécessité que s’est notamment développé le Réseau pour la Grève Générale, qui a été la seule voix qui durant ce mouvement, n’a cessé de marteler la nécessité d’étendre les revendications aux salaires. Loin de se contenter d’affirmer cette nécessité, ce réseau de syndicalistes, étudiants et militants contre la réforme des retraites, a mis un point d’honneur à construit ces ponts entre bataille des retraites et grèves pour les salaires. Que ce soit dans le soutien à la grève des éboueurs du SIVOM, des aiguilleurs du Bourget, de Tisséo à Toulouse ou encore de Verbaudet, les militants du Réseau ont montré ce qu’aurait pu être une politique alternative à celle de l’intersyndicale, en soutenant des grèves de salariés précaires tout en les intégrant comme part entière au combat pour nos retraites. Un réseau qui continue de vivre et de se structurer, notamment autour de cette tâche centrale de coordination des conflits.


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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