Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Emmanuel Macron n’a pas fait de détour pour afficher sa ligne face aux Gilets Jaunes encore mobilisés après 5 mois de lutte. Après un bref écran de fumée entre « Gilets Jaunes de la première heure », dont il s’agissait d’écouter la colère légitime, et ceux encore mobilisé, soi-disant « récupérés par l’antisémitisme, l’homophobie », Macron a annoncé la couleur : Il s’agit de « rétablir l’ordre », et de ne pas tenir compte des revendications qui s’expriment encore aujourd’hui dans la rue. Rétablissement de l’ISF ? Hors de question ! Hausse des salaires et des pensions ? Et puis quoi encore ! C’est pourquoi Macron s’est évertué à énoncer les revendications, avant de les balayer d’un revers de formule : « Tout arrêter, ce serait faire fausse route », a ainsi déclarée d’emblée Macron.

Comme il fallait s’y attendre, Macron n’a évidemment absolument pas mentionné les nombreuses et nombreux blessés du mouvement. Les journalistes, lors de la longue séance de questions, n’ont pas non plus abordé la question, alors que l’État français a été épinglé jusqu’à l’ONU pour l’usage du LBD, jugé « arme de guerre ».

Mais très clairement, l’objectif était ailleurs pour Emmanuel Macron : La bataille pour l’opinion et le raffermissement de sa base électorale, quitte à braconner sur les terres de la droite et de l’extrême-droite. Entre les baisses d’impôts, une refonte des services publics, qui vise à faire passer la pilule des 120 000 postes de fonctionnaires à liquider d’ici la fin du quinquennat, ou bien encore les annonces en question d’éducation, Macron a avant tout pensé à saper le soutien dont bénéficie aujourd’hui encore le mouvement après 5 mois de lutte et de propagande anti-Gilets Jaunes intensive sur les ondes. Il semble clair que ce discours aussi creux que ponctué de mots grandiloquents ne suffira pas. Premier élément de réponse dès samedi avec l’acte 24 !