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Victime collatérale du Brexit

Corbyn dans l’œil du cyclone. Fronde contre la gauche des travaillistes

La droite du Parti Travailliste britannique s’en donne à cœur-joie. Le Brexit et le résultat du référendum du 23 juin donnent des ailes aux opposants de Jeremy Corbyn, le leader du Parti Travailliste, issu de son aile gauche. Mardi, 172 députés travaillistes de la Chambre des Communes ont voté une motion de défiance contre lui.

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Alexandra Rios, correspondance de Londres

Les députés reprochent à Corbyn sa faible implication dans la campagne pour le « remain ». Néanmoins, en dépit du vote de défiance de mardi, d’un point de vue statutaire, rien n’oblige Corbyn à démissionner, puisque les syndicats, de même que les adhérents, ont également leur mort à dire. En dépit des pressions des députés et de l’aile droite du parti, toujours fidèle à l’ancien Premier ministre social-libéral Tony Blair, Corbyn ne semble pas prêt à laisser sa place, arguant du fait que la base du parti ne s’est pas exprimée.

Un certain nombre de barons du Parti Travailliste voudraient néanmoins le débarquer. Les journaux britanniques évoquent notamment le nom de Tom Watson, actuellement numéro deux des Travaillistes. Ce dernier pourrait faire valoir son profil de « centriste » pour essayer de ressouder le parti et convoquer un congrès extraordinaire. Corbyn, dans un tel scénario, pourrait concourir à nouveau pour la direction du parti, mais nombre de caciques du Parti Travailliste souhaitent l’éloigner. Certains poussent Angela Eagle, une personnalité historique du Labour, ancien membre du Cabinet fantôme de Corbyn, à se présenter.

Si congrès il devait y avoir et si Corbyn pouvait se représenter, il est probable que la base porterait à nouveau ses suffrages sur sa candidature, bien qu’à un niveau moindre qu’en septembre 2015. Dans ce cadre, l’aile droite du Parti, lié au secteur parlementaire, pourrait être tenté de rompre avec le Labour, du jamais vu dans l’histoire politique du Parti Travailliste, fondé au début du siècle dernier. Au cas où Corbyn ne pouvait se représenter, un scénario où l’aile gauche du parti se séparerait du vieux Labour, avec l’appui de certains syndicats, ne serait pas non plus à exclure. C’est dans ce cadre qu’il faut analyser le meeting de soutien organisé en défense de Corbyn, mercredi soir, à Londres.

La situation est paradoxale en Grande-Bretagne. Alors que le référendum a été voulu par David Cameron, le Parti Conservateur semble moins fragmenté, aujourd’hui, que le Parti Travailliste ; Corbyn étant, au premier chef, une victime collatérale, comme la gauche du parti, du vote du 23 juin. Et la crise politique britannique n’en est qu’à ses débuts…

Trad. CT


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