Visé par une plainte pour viol, Gérald Darmanin ne sera pas poursuivi : l’affaire est classée sans suite. La plaignante, alors sympathisante de l’UMP, avait en 2009 sollicité l’aide de Gérald Darmanin pour tenter de faire annuler une condamnation contre elle. Darmanin aurait ensuite exercé une « pression morale extrêmement forte » pour avoir des relations sexuelles avec elle. L’avocate avait plaidé une rupture de consentement et le viol par surprise. Dans cette affaire, Gérald Darmanin avait reçu le soutien total de la classe politique. Alors que la parole des femmes se libère et que des milliers d’entre elles ont le courage de parler des violences sexuelles, la justice joue son rôle de protectrice des institutions et de la société patriarcale en protégeant Darmanin et en classant l’affaire sans suite.

Alors que ce dernier a porté plainte pour « dénonciation calomnieuse », il est visé par une autre enquête, cette fois-ci pour abus de faiblesse. La plaignante, habitante de Tourcoing, accuse le ministre de lui avoir formulé des « demandes à caractère sexuel » en échange d’un nouveau logement, lorsque Darmanin était maire de cette ville.

Tandis qu’un autre ministre, Nicolas Hulot, est lui aussi accusé de viol et lui aussi soutenu par le gouvernement, ces affaires ne sont qu’une preuve supplémentaire de l’hypocrisie de ce gouvernement qui prétend faire des droits des femmes la priorité de son quinquennat. De plus, nous n’avons rien à attendre d’un gouvernement et plus largement d’un système qui d’une part précarise les femmes et d’autre part perpétue une culture dans laquelle 600 000 femmes sont victimes de violences sexuelles chaque année en France, où 10 % seulement des femmes victimes de viol portent plainte, et seuls 3 % des viols débouchent sur un procès.