Un des derniers recours juridique a échoué fin avril

Jeudi 27 avril, la commission européenne a tranché face à un des derniers recours juridiques qu’avaient les opposants à l’aéroport, en jugeant que la France était dans son droit en construisant l’aéroport. Le dossier a ainsi été classé sans suite, ouvrant un peu plus la brèche pour imposer par la force le projet aux opposants. Mise en échec depuis plus de 30 ans, la construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes est un véritable défi pour les différents chefs d’État qui se sont succédé. Bien entendu, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont, eux aussi, concernés.

Marine Le Pen opte pour une répression féroce et affichée

Pour la représentante du Front National le programme est clair, ça sera une répression sans dialogues supplémentaires : « il n’est pas question qu’un petit groupuscule d’anarchistes fasse céder indéfiniment l’État français ». Malgré une prise de position inverse il y a quelque temps, la candidate s’appuie sur le « référendum » favorable à la construction sur lequel Manuel Valls lui-même s’était appuyé, et ce malgré toutes les limites de ce dernier. En effet, drôle de consultation qui, élargie au-delà des premiers concernés, a tous les airs d’une mascarade sciemment organisée. Marine Le Pen, qui n’est plus à une contradiction près, a pourtant déclaré qu’elle « suivra l’avis du peuple ». Une forme de populisme dupliqué d’un désir de prouver aux grands patrons, directement concernés par l’avancée du projet, qu’elle sera la plus à même de voir sortir de terre cet aéroport au cours de son quinquennat. Et ce par le biais répressif, dans la lignée de la politique mené par le Parti Socialiste.

Macron, le masque d’un dialogue... dont l’issue est déjà entérinée

Pour Macron, la différence est légère, il assure également que l’aéroport sera construit sous son mandat, mais il a annoncé qu’il nommerait un médiateur pour poursuivre les discussions. D’après lui, il reste une possibilité d’évacuer la ZAD de manière pacifique. Drôle de dialogue tout de même, puisque une seule issue est envisagée par le candidat d’En Marche. Une rhétorique utilisée lors du quinquennat Hollande, où Manuel Valls avait fini par marquer son irritation et affirmer que la zone serait dégagée à coup de matraque et de gaz lacrymogène, à l’image de la répression qui s’était abattue sur les zadistes à Sivens, et qui avait causé la mort de Rémi Fraisse. Sans l’affirmer ouvertement, Macron n’ouvre aucune autre alternative, en cas d’échec des "négociations", que celle de la répression la plus féroce, sachant que les occupant.e.s sont et resterons déterminé.e.s à protéger cette zone, devenue au-delà d’un combat écologiste un véritable symbole de résistance.