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Les guerres de Hollande. Nos morts

Depuis Bagdad, le Président va-t-en-guerre nous souhaite la bonne année

Ce lundi 2 janvier 2017, François Hollande est retourné, pour la seconde fois, depuis l’engagement de la France dans la coalition internationale anti-EI (Etat islamique), sur les terres irakiennes, en proie au chaos, aux attentats et victime d’un gouvernement fantoche. Tout au long de la journée, le Président de la République a enchaîné des conférences de presse et des visites aux forces armées françaises déployées sur place. Ce sont des déclarations aux tonalités guerrières que le président a proférées réitérant l’implication et l'engagement de l’armée française dans la « guerre contre Daesh ». Le discours d’un président qui jusqu’à la fin de son mandat restera un président va-t-en guerre.

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Cécile Manchette

La journée de François Hollande en visite en Irak a commencé par un discours adressé aux détachements de Narvik et Monsabert, détachements de forces armées françaises chargés de former des soldats irakiens. 6130 soldats irakiens ont à ce jour été « formés » par les militaires français. C’est à leur adresse qu’il a d’abord lancé son message principal : la guerre contre l’état islamique va se poursuivre, voire s’intensifier, et la France veut participer à cette « victoire militaire ». Une victoire qui, a-t-il ajouté, trouverait tout son sens dans le fait « qu’agir contre le terrorisme en Irak, c’est aussi prévenir des actes terroristes sur notre sol ». Une logique guerrière et militaire qui bien loin de prévenir des « actes terroristes », et encore moins de guérir, ne fait qu’envenimer la situation, là-bas, en Irak et ici, sur le territoire français ou encore sur la scène européenne et mondiale.

En effet, depuis maintenant deux ans que la France est engagée militairement en Irak mais aussi en Syrie, elle participe de fait, en armant les soldats présents sur place, en envoyant des troupes et des rafales, à déstabiliser la région. Une « déstabilisation » ou plutôt un désastre humanitaire, géopolitique, économique. En 2003, la France avait tout d’abord refusé d’intervenir dans la guerre en Irak, devenu l’un des terrains de la politique impérialiste des néo-conservateurs états-uniens. En guise de « nation building », c’est le chaos qui a succédé à l’intervention anglo-américaine contre les armes de destruction massives (et imaginaires » de Saddam Hussein. C’est sur ce terreau et dans les prisons irakiennes gérées par les troupes US, d’Abou Ghraib et d’ailleurs, qu’est né Daesh. « Tout ce qui contribue à la reconstruction en Irak, c’est autant de conditions supplémentaires pour éviter qu’il puisse y avoir de la part de Daesh, des actions sur notre propre territoire », selon Hollande. C’est l’inverse qui s’est passé.

Une décennie plus tard, la politique étrangère française a changé et c’est un gouvernement socialiste, avec à sa tête François Hollande, qui a opéré le tournant interventionniste. En effet, on connait les velléités militaires de François Hollande depuis son élection, en mai 2012. Ce dernier aenchaîné les interventions militaires à un rythme soutenu : au Mali en 2013, en Centrafrique la même année, puis en Irak en septembre 2014 et en Syrie en septembre 2015. Quatre guerres, à un rythme de une par an.

En janvier 2017, Hollande réaffirme donc ce qui a fait sa marque de fabrique pendant son mandat : des guerres à l’extérieur pour justifier, également, une guerre à l’intérieur. Une guerre « à l’intérieur » marquée principalement par l’instauration de l’état d’urgence qui a fêté récemment son premier anniversaire. Une « guerre » menée contre Daesh, que Hollande s’est engagé à aller combattre à coups de Rafale et qui, contrairement à ce qu’affirme le locataire de l’Elysée, est loin de se couronner par des « victoires » mais un cortège de millions de déplacés, de réfugiés et des centaines de milliers de mort, de haine, de détresse et de colère qui alimentent, en retour, le conflit asymétrique que mène la réaction djihadiste, Daesh en tête . Des guerres qui sont celles d’Hollande, de l’Etat français, des pays impérialistes et non les nôtres.


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