Fréderic Apoyo, correspondant

Un tractage massif a été organisé au niveau du rond-point situé à l’entrée du terminal principal, afin d’alerter les automobilistes se rendant à l’aéroport. Le trafic a été bien ralenti : de nombreuses voitures se sont arrêtées pour prendre le tract et échanger quelques mots avec les manifestants avec, en définitive, un accueil positif de la part des automobilistes vis à vis de la manifestation.

Indéniablement, ce rassemblement a été une réussite. Pourtant, rien n’a été épargné aux grévistes et tout a été fait pour leur durcir la tâche. La mise en circulation plus tardive qu’à l’accoutumée des transports en commun, et du tramway en particulier, en est un exemple frappant. Les « forces de l’ordre » ont en outre tenté de brider la manifestation. Alors qu’un feu allait être allumé à l’aide de quelques palettes, les policiers se sont interposés physiquement, bousculant tout manifestant à portée de matraque. S’en est suivi un déplacement de l’ensemble des présents sur la chaussée afin de couper complètement la circulation. Deux minutes plus tard, un feu naissant a réchauffé une atmosphère glaciale, au sens météorologique du terme.

Sur les coups de 8h30, le rassemblement s’est dispersé pour rallier l’ARS (Agence Régionale de Santé) de Toulouse, qui a été envahie ce matin par les personnels de la clinique du pont de chaume, en grève depuis 42 jours. Un moyen pour eux de faire entendre leurs revendications, à l’heure où la direction s’oppose à toute forme de négociation.

Ce rassemblement toulousain en soutien aux salariés d’Air France montre que la combativité et la solidarité de classe sont toujours bien vivaces, et ce malgré le tournant sécuritaire et répressif du gouvernement en matière de libertés individuelles et collectives. Un premier pas qui en appelle d’autres, pour résister à l’offensive conjointe du patronat et du gouvernement contre les libertés politiques et syndicales.