C’est une série de collectifs militants, de médias indépendants, écologistes et de Gilets Jaunes qui, dans une tribune disponible sur le site Reporterre appellent à prouver que « nos discours d’unité sont sincères ». Ainsi, la tribune propose la convergence entre la Marche pour le climat et la manifestation hebdomadaire des Gilets jaunes, le 21 septembre prochain.

Une initiative salutaire, tant le calendrier du mois de septembre illustre la stratégie de la division, entre différentes corporation ou selon les organisations différentes. Une politique consciente des directions syndicales, adeptes des « journées saute-mouton » permettant de garder le contrôle des mobilisations et d’axer leur stratégie sur le terrain du dialogue social avec le gouvernement.

En ce sens, l’appel de ces collectifs est un premier pas, ou plutôt un exemple à suivre. Le mouvement des Gilets jaunes l’a bien montré, c’est par l’opposition directe et frontale sur le terrain de la lutte des classes, par la rue et en refusant tout net de négocier la régression sociale, qu’il est possible de faire plier le gouvernement. À ce titre, le mois de septembre et sa multitude de dates isolées est symptomatique d’une stratégie de la défaite usée jusqu’à la corde. Il s’agit d’œuvrer à la convergence, pour un plan d’action d’ensemble et cherchant à faire converger l’ensemble des secteurs qui sont appelés à manifester dans les jours et semaines à venir.

À ce titre, la principale limite de cet appel consiste dans le fait qu’aucune organisation du mouvement ouvrier n’en soit pour l’heure signataire. C’est à la base, dans le secteur de la santé, de l’éducation, à EDF ou bien encore chez les cheminots, qu’il s’agit de construire la convergence, en s’adressant à l’ensemble du mouvement social, de la jeunesse et du mouvement ouvrier, pour une bataille d’ensemble contre Macron, par la grève et la rue, afin d’instaurer un rapport de force à même de faire reculer le gouvernement.

Crédits photo : AFP/Kenzo Tribouillard