Depuis 10 jours se tient l’audience des trois policiers ayant participé au viol du Théo Luhaka le 2 février 2017. Ce dernier voulait s’interposer dans une altercation entre les policiers et un jeune du quartier et s’en est suivi un « déferlement de violence », explique Théo à la barre.

Âgé de 22 ans au moment des faits, l’agression et le viol de ce jeune homme dans les rues d’Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis avaient choqué le pays et plusieurs manifestations dénonçant l’arbitraire d’une police raciste avaient été organisées. Face à l’émoi qui a traversé le pays, François Hollande s’était même rendu sous pression de l’opinion au chevet de Théo, symptôme du désaveu qu’avait jeté cette énième violence raciste sur l’institution juridico-policière.

« Je suis mort le 2 février 2017 », précise Théo à la barre. Alors que le jeune homme ressort handicapé à 80 % de ce lynchage, le qualificatif de viol n’est pas retenu au tribunal. Érigé en symbole des violences policières, le traitement judiciaire de ce viol illustre, encore une fois, l’impunité policière totale dont bénéficient les forces de répression, quand bien même les crimes sont filmés et relayés sur les réseaux sociaux.

L’auteur du viol a ainsi été condamné à 12 mois de prison avec sursis quand les complices ont écopé d’une peine d’à peine trois mois de sursis. Le viol d’un homme est donc visiblement moins grave que le simple vol d’une canette de Red bull, pour lequel un jeune, s’étant révolté après le meurtre de Nahel, a écopé d’une peine de prison de 10 mois fermes. Les policiers, après avoir « volé une vie » n’iront pas en pris et rester bien au chaud chez eux.

Alors qu’au moins trois personnes sont mortes sous les coups de la police depuis le début de l’année 2024, le verdict du procès est un énième crachat au visage envers toutes les victimes de violences policières, et même plus généralement, envers tous les jeunes de quartiers soumis à un arbitraire et un harcèlement policier quotidien.

Alors qu’en 10 ans, le nombre de personnes tuées par la police a plus que doublé, avec un sinistre records en 2021 de 52 personnes, il est plus urgent que jamais de construire une riposte d’ensemble contre les politiques racistes du gouvernement, et en premier lieu contre la loi immigration, mais aussi contre les chiens de garde de cet état raciste et d’affirmer haut et fort que « oui, la police tue ».