Crédits photos répression : Nantes Révolté

Depuis le 5 novembre, date à laquelle se sont effondrés deux immeubles dans le quartier de Noailles qui ont fait 8 victimes, l’émotion toujours palpable et la colère est grandissante à Marseille. « Gaudin démission », « Gaudin assassin », « Gaudin aux goudes, va te jeter ! » ont scandé des milliers de manifestants en colère ce 14 novembre à Marseille. « Elus, responsables, que la justice passe » ou encore « Sang sur les mains, menottes aux poignets » ont lancé les manifestants. Après la « marche blanche » qui a réuni près de dix milles personnes, samedi dernier, la « marche de la colère » ce mercredi montre que la mobilisation contre la désastreuse politique urbaine de la mairie Les Républicains se construit. Au moment de la marche, une cage d’escalier s’est encore effondrée dans le quartier du drame, la moitié de la rue a été évacuée. Pas de blessés. L’effondrement des deux immeubles a tellement fragilisé le quartier.

A l’appel du « Collectif du 5 novembre », la manifestation est partie de la rue d’Aubagne, où l’effondrement des deux immeubles a fait 8 morts il y a dix jours, jusqu’à l’hôtel de ville, en passant par la Canebière et le Vieux Port. « La foule était très dense » indique un correspondant présent dans la manifestation. A la demande des organisateurs, les organisations politiques ont dû se faire discrètes, même si l’on a pu apercevoir la présence de la CGT, de la JC, ou encore du NPA.

Sous une pression qui s’accentue depuis la « marche blanche » du week-end dernier, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin concentre toutes les critiques. Lui qui invoquait « la pluie », comme cause du drame, a finalement reconnu ce dimanche, pour la première fois, n’avoir « pas assez fait » pour lutter contre l’habitat insalubre. Un comble. Pourtant, ce dernier n’a pas hésité à envoyer les forces de police, présentes en nombre, pour réprimer les manifestants à l’approche de la mairie. Dès 19h, la tension est montée d’un cran tandis que les manifestants comptaient, comme samedi dernier, accéder à 50 mètre de l’hôtel de ville.

Pour réponse, des grenades lacrymogènes ont été lancées à l’intérieur du cortège. Les manifestants ont été gazés par les forces de police, dès l’arrivée à la mairie, comme pour « protéger » le maire. Plus tard dans la soirée, la dispersion de la manifestation a été très violente. Après une sommation à 20h30, les forces de polices ont chargé, matraqué les manifestants, encore sur place, jusqu’à la Canebière. « Les drapeaux en berne furent un coup de com’ » ironise-t-on dans le cortège. Gaudin, sa mairie, et derrière l’Etat et sa police réaffirment avec force comment ils entendent traiter les victimes, leurs familles, ainsi que l’ensemble des soutiens solidaires face au drame. Notre seule réponse doit être d’amplifier la mobilisation !