Il faut réduire les coûts de production, disent-ils. Pour ce faire, Guillaume Pepy a ouvertement remis en cause les 35h lors d’une allocution. Mais il faut se rendre compte qu’avec le dumping social, la qualité de service va forcément s’en ressentir... Qualité d’un service de moins en moins public, avec une desserte territoriale de plus en plus restreinte et de plus en plus élitiste – le tout TGV à grands renforts de millions.

Et la qualité de vie pour les agents... Dans mon équipe de 24 vendeurs, les annonces de la Direction représentent 3 postes en moins ! En période de grands déplacements, comme en ce moment pour les fêtes de fin d’année, cela représente 3/4h à 1h de moins de temps d’ouverture pour les patients usagers des chemins de fer – moyen de transport tellement plus écologique et confortable que la route, si la gestion est bonne.

A l’Escale (le service d’orientation des voyageurs), à la conduite, aux aiguillages, au chantier d’entretien - des voies comme des machines -, c’est la même histoire : des suppressions de postes qui vont impacter la régularité, la sûreté, la propreté, voire pire encore. Nous avons tous en mémoire la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge en 2013, le TGV percuté par un TER en 2014 dans le sud ouest en raison d’un signal défectueux et des infrastructures mal entretenues, ou plus récemment le déraillement de la rame d’essai de la nouvelle ligne TGV dans l’est. Chacun de ces accidents a fait des blessés voire des morts. Une goutte d’eau dans les calculs financiers de la SNCF... comme le montre le documentaire « Vérités et mensonges à la SNCF ».

Tout comme les conditions de circulation des usagers, les conditions de vie et de travail des cheminots sont en perpétuelle dégradation. Voilà ce que promettent le gouvernement et la Direction Générale de la SNCF... Les usagers comme les agents sont fatigués de cette situation. Récemment, un conducteur de train de Trappes a renvoyé la boîte de chocolats reçue en cadeau de fin d’année, en souhaitant à sa directrice régionale de passer des fêtes de fin d’année à l’image des conditions de travail et de circulation : déplorables !

Mais face à des annonces de ce type, le mécontentement gronde, et il se faut que ces colères s’expriment en 2016 !