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Grève pour les salaires

Face à l’inflation, des débrayages importants sur le site de PSA Rennes

Dans le sillage d’autres usines du groupe PSA, le site de Rennes n’a pas mis longtemps avant de rejoindre le mouvement de débrayages qui a impacté toutes les usines du groupe.

2 octobre 2022

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Crédits photos : CGT PSA Hordain

Après les débrayages dans les usines PSA du Nord (avec le site d’Hordain et ses douze jours de grève, puis des débrayages sur tous les sites cumulant 4300 grévistes), le sentiment de contestation s’est manifesté cette fois ci dans l’usine de Rennes, mardi 27 et mercredi 28, à l’appel de la CGT.

La grève de ce mardi a commencé « tout doucement » selon Mickaël, syndicaliste à la CGT. Mais la grosse vingtaine de grévistes du début d’après-midi a été très vite rejointe par des dizaines de salariés, jusqu’à atteindre plus de 200 personnes, après des tours d’atelier pour populariser le débrayage. Dès cette première journée, semble-t-il inattendue par la direction et ses représentants, la production a été à l’arrêt durant trois heures. Le lendemain, c’est encore plus de 200 ouvriers qui ont répondu à l’appel au débrayage de la CGT. Les grévistes réclament augmentation générale des salaires de 400 € quel que soit le contrat (CDI, CDD, intérim) mais aussi l’embauche en CDI des intérimaires, ainsi qu’une prime Macron de 6 000 €.

Dans ce mouvement, inédit depuis des dizaines d’années, l’ampleur de la mobilisation sur le site de Rennes est significative : de tels débrayages à PSA sur la question des salaires « n’arrivent jamais » sur le sol breton d’après le syndicaliste.

« D’habitude, avec la CGT, quand on travaille des actions, il y a des affichages, des distributions de tracts… là il n’y en avait pas ». Nul doute que la situation actuelle, avec une inflation record, ramène les travailleurs à des réflexes radicaux.

Il faut dire que ces derniers mois, la direction de PSA, avec Carlos Tavares à sa tête, a été particulièrement à l’offensive contre les salariés : les propositions d’augmentations de salaires n’ont pas dépassé les 40€ selon le syndicaliste, tandis que la direction du site a annoncé 9 samedis travaillés en plus d’ici à décembre.

Désarmés face à la spontanéité et la popularité du mouvement, la CFDT et les autres syndicats n’ont pu à leur tour qu’appeler à la mobilisation. Il s’agissait tout de même d’un enjeu de taille pour la CFDT, fraîchement majoritaire depuis les dernières élections, qui s’était notamment positionnée dans cette campagne électorale pour des hausses de salaires. Il en allait de leur crédibilité, malgré avoir affirmé lors des prises de paroles que « les débrayages ce n’est pas notre tasse de thé », d’après des ouvriers présents.

Le site de PSA Rennes, qui avait déjà fait les frais de multiples accords de compétitivité locaux, ainsi que du chômage partiel qui a fait perdre beaucoup d’argent aux salariés, relève la tête. Cela montre bien qu’il y a une radicalité à la base qui veut s’exprimer par la grève et les débrayages, a tel point que la CFDT a du suivre le mouvement. Maintenant, il s’agit de construire des liens avec la sous-traitance et d’autres secteurs mobilisés, comme Carrefour à Rennes, et poser les bases d’une contre-offensive ouvrière, construite à la base. Si une journée de grève ne suffira pas pour faire plier le PDF Carlos Tavares, l’important est de frapper ensemble sur une nouvelle date, et prolonger ce mouvement dans la durée.


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