Ce vendredi 8 avril, ils sont des centaines de personnes rassemblées pour accompagner les grévistes convoqués pour un « entretien préalable au licenciement ». Syndiqués CGT, Sud, étudiants, militants du PCF et du Parti de Gauche : ils sont déterminés à montrer que cette tentative d’intimidation ne passera pas. Et pour cause, c’est le droit fondamental de grève que le patron de l’entreprise cherche à remettre en cause. Pneus brûlés, pétards, l’ambiance chauffe avant le verdict.

12h30, rendu du verdict, les trois syndicalistes sont finalement réintégrés dès lundi et leurs jours de mise à pied seront remboursés. La direction s’est rendue compte qu’elle était allé trop loin, et qu’elle ne s’en sortirait pas impunément. Le patron de l’entreprise a cherché à justifier sa décision en invoquant l’esprit collectif de défense de l’entreprise : « Moi, Dirigeant, je dois exercer tous les métiers et on ne me pardonnera aucune erreur. Alors, je n’ai pas supporté que 3 personnes de l’entreprise, quand tout le monde est sur le pont pour défendre ce qu’il nous reste, choisissent, au plus mauvais moment, de quitter le navire pour aller manifester contre cette mesure ». Une déclaration cynique lorsqu’on sait que les Fonderies du Nord ont dégagé plus de 380 000€ de bénéfices nets en 2014.

Derrière l’esprit de solidarité invoqué par le patron, la tentative de répression des trois syndicalistes est beaucoup plus terre à terre : celui-ci va profiter directement de la précarité accrue que va permettre la Loi Travail, dans le même temps qu’il espérait ainsi pouvoir licencier trois syndicalistes. Si la réaction des centaines de personnes présentes devant l’entreprise a été exemplaire, il va falloir une fois pour toutes démontrer à ces patrons-voyous qu’on ne se laissera pas faire. Et à ce titre, la grève la plus massive dès la prochaine date de mobilisation nationale est déjà un bon commencement.