Mardi 9 mai, à la reprise des cours, le personnel du lycée Paul Eluard à Saint Denis a découvert un lycée ravagé par les pluies survenues durant les vacances. Radiateurs qui suintent, robinets qui fuient, infiltrations, plafonds effondrés, plaques de placo effritées au sol, murs cloqués, sols inondés … Les photos postées par le personnel sur twitter montrent une vétusté avancée des locaux alors que ceux-ci étaient déjà dans un état déplorable en raison du manque de moyens orchestré par la région et le gouvernement.

Les locaux sont tellement vétustes qu’on en est réduits à se réjouir que ces désastres aient eu lieu pendant les vacances, en l’absence des personnels, agent.e.s et élèves. Car pour peu, le plafond s’effondrait sur la tête d’un.e professeur.e, ce qui n’est pas sans rappeler la chute d’une porte vitrée qui avait envoyé une élève du lycée Feyder (93) à l’hôpital en 2021. La découverte de l’état de grande insalubrité des locaux a de quoi susciter des inquiétudes quant à la sécurité des élèves et des personnels, les fuites côtoyant des fils électriques apparents et les prises de courant. Sans parler des conditions d’enseignement, ou encore des conditions de travail du personnel technique et des agents d’entretien.

Seaux, poubelles et bassines colmatent les dégâts alors que les cours continuent de se dérouler dans les locaux insalubres. Malgré les multiples interpellations, il aura fallu attendre le 18 mai, soit 9 jours après le signalement par l’administration du lycée, pour que la région réagisse. En réponse à la situation, le vice-président de la région a annoncé sur Twitter la venue d’une délégation sur l’établissement le lundi 22 mai ainsi qu’un projet de rénovation global de 40 millions d’euros qui ne sera présenté qu’en juillet.

Des promesses qui arrivent bien tard et qui auront à dépasser l’effet d’annonce sur les réseaux. Ce n’est en outre pas le premier problème rencontré par le lycée. Déjà pendant l’hiver, des déficiences de chauffage avaient été remontées à la région. Un signalement resté sans réponse.

En réalité, cette situation met en évidence une politique d’abandon et d’indifférence durable, qui touche plus particulièrement les établissements des quartiers populaires. Faute de budget alloué, les locaux ne sont pas entretenus et sont touchés par la vétusté, mettant chaque jour en danger leurs usagers. Alors même que les manques de moyens sont criants, que l’éducation est en proie à des politiques de précarisation sous le coup de multiples réformes, c’est tout le navire de l’éducation qui sombre lentement. Dans le 93, la situation de l’école est d’autant plus scandaleuse que le département multiplie les travaux titanesques de préparation des Jeux Olympiques de 2024. Rien pour les établissements, des milliards pour les grands chantiers.

Lundi 22 mai, une délégation régionale sera présente sur l’établissement. Elle sera accueillie par un comité d’accueil revendicatif. L’école a besoin de moyens pour des conditions d’enseignement dignes et égales pour tou.te.s !