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Faire payer l’occupation des ronds-points

Gilets Jaunes : une amende pour faire taire les mobilisés ?

Depuis quelques jours, la menace d’une amende plane sur les gilets jaunes qui occupent les ronds-points et marque un nouveau tournant du gouvernement prêt à tout pour réprimer le mouvement.

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Parue dans le Figaro, l’information fait mouche sur les réseaux sociaux.

En effet, selon Thierry Dechaume, coordinateur des gilets jaunes de la Côte Bleue (littoral à l’Ouest de Marseille), un gendarme serait venu le voir lors d’une occupation de rond-point pour l’avertir que, en vertu de l’article R116/2 du Code de la voirie routière, l’occupation du domaine public routier est interdite et passible d’une amende de 5e classe, celle-ci allant de 1500 à 3000 euros.

Depuis, la polémique fait rage sur les réseaux sociaux. Et pour cause. La menace d’une amende pourrait bien dissuader nombre de gilets jaunes de poursuivre leur mobilisation. Thierry Dechaume dénonce d’ailleurs le risque dans son interview au Figaro :

« Le rond-point reste le seul endroit permettant de rendre visible notre mouvement. Le gouvernement a donné pour consigne de nous criminaliser et de nous judiciariser individuellement. C’est une manière de faire taire les gilets jaunes ».

Toujours selon le Figaro, la préfecture de police et la gendarmerie affirment n’avoir pour l’instant ni adressé ce type de contravention, ni donné de consignes à ce sujet aux policiers et gendarmes sur le terrain.

L’instance décrite par Dechaume n’en demeure toutefois pas moins criante. Elle marque la volonté du gouvernement d’utiliser toutes les armes dont il dispose, ici la loi, pour enterrer les mobilisations (peu importe donc, que le droit de manifester soit garanti par la constitution, norme supérieure, en théorie, à la loi). Un commandant de la gendarmerie a sur ce point déclaré au Figaro que l’entrave à la circulation est passible de deux ans de prison et 4500 euros d’amende quand les manifestations sur la voie publique n’ont pas été autorisées. Les motards de la police ne se sont, quant à eux, pas privés de partager cette information avec les manifestants lors de l’acte VII à Marseille. Menace qui voudrait avoir pour effet d’intimider les mobilisés en les isolant, puisqu’ils seraient poursuivis à titre individuel, et témoigne par ailleurs de l’arsenal juridique à la disposition du gouvernement.

La menace ne semble toutefois pas intimider les gilets jaunes qui continuent le mouvement, comme en témoigne le nombre de mobilisés durant l’acte VII, et ce pendant une période généralement difficile pour les mobilisations, en plein milieu des fêtes du mois de décembre.


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