Le mois d’avril va être une période de forte mobilisation en France, notamment dans les transports. Alors que les cheminots vont continuer à se mobiliser, ils seront rejoints lors de trois dates par les travailleurs d’Air France avec qui ils ont déjà défilé mardi.

L’intersyndicale n’est pas restée longtemps à la table des négociations. Selon Karim Taibi de FO, « au bout de 30 minutes » les syndicats se sont levés d’un seul homme après que le DRH d’Air France, Gilles Gateau, ait indiqué ne « pas avoir de mandat pour négocier sur la revendication de l’intersyndicale », c’est à dire les 6 % d’augmentation générale revendiquées par dix syndicats d’Air France de tous métiers.

Dans la foulée, l’intersyndicale a décidé de rajouter quatre dates de mobilisations aux trois déjà prévues. Ainsi, le trafic aérien sera fortement perturbé les 7, 10, 11, 17, 18, 23 et 24 avril.

Selon l’intersyndicale, ce n’est qu’un « simulacre de négociation » avec la direction. En effet, celle-ci a accordé pour l’instant que 0,6% d’augmentation générale à partir du 1er avril, 0,4% au 1er octobre et des augmentations individuelles de 1,4% aux personnels au sol, à l’aide primes, de promotions, d’ancienneté etc..

On est donc très loin des 6% d’augmentation générale. L’intersyndicale, regroupant les organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d’hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD), sont bien décidées à faire plier la direction. Ce n’est donc pas pour rien que le mouvement se durcit. Ils sont en lutte depuis le mois de février. L’intersyndicale « reste déterminée à poursuivre le combat jusqu’à obtention d’une augmentation de 6% des grilles de salaires » explique Karim Taibi à l’AFP.

La direction de Air France s’inquiète de la longueur de cette lutte. Depuis février, il y a eu onze jours de grève. Le Figaro explique qu’une journée de grève coûte 20 millions d’euros à la société. C’est à dire que d’ores-et-déjà Air France a perdu 220 millions et s’apprête à perdre 140 millions supplémentaires. Si les revendications avaient été accordées dès le départ, Air France aurait pu faire des économies. « Quelle cohérence économique y a-t-il à préférer dilapider des centaines de millions d’euros en conflit social plutôt que de reconnaître qu’après six années de blocage, la demande des salariés est légitime ? », s’interroge l’intersyndicale. Les actionnaires sont également touchés par cette grève puisque depuis janvier le titre a perdu 36,5% d’après le Figaro. Reste à savoir pour combien de temps encore les actionnaires et la direction sont prêts à perdre de l’argent car les salariés sont déterminés à continuer. Ils sont d’autant plus déterminés qu’ils ne sont pas seuls dans la lutte puisqu’ils défileront avec les cheminots, et probablement d’autres secteurs en lutte les 18, 23 et 24 avril.