Depuis le 11 avril, les salariés de Tisséo ont engagé un bras de fer avec la direction pour défendre leurs salaires. Ils font face à une direction qui veut supprimer la clause de sauvegarde, une mesure qui permet d’indexer les salaires sur l’inflation. Dans un contexte d’explosion des prix c’est une manière de faire baisser les salaires réels. Une attaque en règle, d’un patron qui méprise totalement les salariés et leurs conditions de travail.

100% de grévistes au métro et 70% chez les conducteurs : une journée qui s’annonce très suivie !

La prochaine journée de mobilisation, ce mardi 11 mai, s’annonce massivement suivie. «  Il va y avoir plus de 600 conducteurs en grève, les techniques, l’administratif… Pour une troisième journée ça va être fort ! » nous explique un travailleur de la maintenance du dépôt de Colomiers. Et pour cause les syndicats prévoient des taux de grève très importants. « On se dirige vers 60 à 70% de grévistes chez les conducteurs, et 100% de grévistes au métro », explique Stéphane Chapuis de la CGT Tisséo pour Actu Toulouse.

Pour faire entendre leurs revendications, les salariés se retrouveront à 11 heure à Compans Caffarelli, devant le siège de Tisséo. Ils partiront ensuite en manifestation jusqu’au Capitole. Une manière d’adresser un message clair au directeur général et à Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, qui attaquent les acquis des salariés.

De plus, la direction de Tisséo tente de s’appuyer sur l’opinion publique pour casser la grève, mais dans le même temps, elle augmente le prix des transports : l’abonnement d’un étudiant non-boursier va ainsi augmenter de 18% en juillet ! En réalité, ce n’est ni du côté des usagers, ni de celui des salariés que se range le directeur Thierry Wischenewski (qui a osé dire aux grévistes « vous êtes la honte du service public ») et Jean Luc Moudenc, mais bien du côté de la casse des services publics et de la hausse du coût de la vie.

Pour gagner : il faut construire la reconductible et les assemblées générales

Depuis le début du conflit, il apparaît clairement que le directeur général ne veut rien lâcher. Refus de rencontrer les salariés, sorties méprisantes, pression des managers pour empêcher la grève : la direction a montré sa détermination à aller jusqu’au bout de son attaque. Face à une telle brutalité, les journées de grève isolées de 24 heures proposées par l’intersyndicale (FNCR-CGT-SUD-CFDT) ne suffiront pas pour gagner contre une direction déterminée. La bataille contre la réforme des retraites a déjà montré l’impasse de cette stratégie : il faut tirer les bilans et se donner les moyens pour préparer une grève reconductible. « Il faut tout bloquer sinon il vont jamais rien lâcher » affirmait un salarié de Tisséo dans la discussion du comité d’action toulousain du Réseau Grève Générale. Et il n’est pas le seul à faire ce constat, puisque de nombreux salariés pointent la nécessité de construire un mouvement plus dur.

Pour construire cette perspective et débattre des modalités à même de construire un rapport de force à la hauteur de l’attaque, il faut que les travailleurs des transports toulousains prennent leur lutte en main. Comme nous l’écrivons dans un précédent article, la construction d’assemblées générales au sein du mouvement pour que tous les salariés, au-delà des étiquettes syndicales et au-delà même des secteurs puissent discuter de leur lutte, est primordiale. Sans cela, la colère et la détermination des salariés de Tisséo ne pourront déboucher sur une victoire face à une direction plus dure que jamais.

Alors que les salariés s’apprêtent à rentrer en grève massivement pour leurs salaires, après deux journées historiques de grève, le soutien des autres travailleurs et de la population sera aussi un facteur central face aux calomnies de la direction, de la métropole et des médias locaux : soyons nombreux pour les soutenir à la manifestation appelée par les grévistes jeudi 11 mai à 11h au départ de Compans Caffarelli !