Depuis le 1er septembre, les travailleurs du réseau de transport en commun Idélis, de l’agglomération de Pau (Nouvelle Aquitaine), sont en grève pour lutter contre des conditions de travail de plus en plus difficiles. Ils exigent également des augmentations de salaire de 5%, ainsi que leur indexation sur l’inflation et une indemnité carburant pour lutter contre l’envolée des prix.

L’année passée, ces travailleurs s’étaient déjà mobilisés pour des augmentation de salaire. Mais la réponse de la direction a été une augmentation de 3%, sans aucune augmentation des points d’indice, ni aucune prise en considération des revendications des grévistes vis-à-vis des conditions de travail.

Face à la grève massive débutée en septembre, où 80 % des travailleurs étaient mobilisés, la direction a accepté de rencontrer les grévistes pour une soi-disant « négociation ». Cependant, les grévistes se sont rapidement rendus compte que : « tout ce que la direction avait à proposer, c’était des menaces » nous explique le syndicaliste. Depuis, les débrayages et les piquets de grève s’enchaînent, pouvant aller d’une heure à une journée complète.

Mais ce vendredi, les grévistes ont décidé de durcir le mouvement et de bloquer tout le trafic de transport en commun de la ville de Pau, vendredi et samedi. Depuis lundi, les grévistes assurent tout de même un service minimal des transports. Philippe, responsable CGT de la STAP explique : « qu’effectuant une mission d’intérêt public, assurer un service minimal tient à cœur aux grévistes ».

Philippe nous explique aussi que : « cette grève s’inscrit dans un contexte de conflit latent avec la direction ». Récemment, une réforme du statut des salariés de l’entreprise a été mise en place, avec pour conséquence une forte dégradation des conditions de travail, une réduction des avantages liés à l’ancienneté, ou encore la fin de deux semaine de congés payées.

Face à cette offensive, 18 salariés sur les 40 concernés ont décidé de porter plainte au prud’homme et ont gagné. L’entreprise a été contrainte de leurs payer ces deux semaines « volées ». Pour autant, 90 salariés subissent toujours ce statut.
« Les revendications des raffineurs sont aussi les nôtres »
Mardi matin, jour de grève nationale et interprofessionnelle pour les salaires, les travailleurs d’Idélis tiendront un piquet de grève dès 5h30. Comme l’explique Philippe au sujet de la journée : « Nous, on soutient nos camarades des raffineries car, sur le fond, on a les mêmes revendications », avant de continuer : « les patrons détournent l’argent public pour se faire des profits records, en investissant à l’étranger par exemple ».
 
Alors que de nombreux secteurs du monde du travail seront en grève ce mardi, de nombreux secteurs, comme chez Idélis, sont déjà en grève reconductible, comme les raffineurs, les travailleurs des centrales nucléaires, ou encore les cheminots du Landy. Cette détermination doit servir de fer de lancer pour construire un mouvement d’ensemble du monde du travail, dont la journée du mardi 18 octobre doit-être le point de départ !