Assemblée Nationale à la proportionnelle 

Parmi les mesures en discussion dans le camp de Hamon figure le changement du mode de scrutin législatif. « On peut imaginer une proportionnelle avec prime majoritaire ou l’introduction d’une dose de proportionnelle dans le scrutin majoritaire. Ma préférence va à la première hypothèse », a déclaré le candidat socialiste. Les Verts sont favorables à cette mesure qui doit permettre que les petits partis soient mieux représentés à l’Assemblée… à commencer par EELV, dans la droite lignée du tout frais accord entre Hamon et Jadot. Il n’est pas le premier. En 1981, déjà, avec Mitterrand, plus tard avec un certain Hollande, les socialistes ont toujours promis le passage à la proportionnelle sans que l’on ne passe jamais aux actes, si ce n’est lors des législatives de 1986.

Le droit de vote pour les immigrés

La mesure, maintes fois promise, jamais appliquée, est devenue un symbole du reniement en politique. Depuis les années 80, la « gauche » et le Parti Socialiste en tête n’aura cessé de mettre cette mesure en avant à l’approche des élections. Elle figurait notamment dans les 60 engagements de Hollande pour sa campagne de 2012.

Benoît Hamon n’échappe pas à la règle, et le voici qui reprend à son compte ce symbole, en promettant de mettre en place le droit de vote pour les immigrés pour les élections locales. Il dit vouloir organiser un référendum sur la question après les législatives. Tout comme Macron ou Mélenchon, qui se sont également positionnés pour le droit de vote des immigrés, il s’agit cette fois encore d’un vieux classique, censé faire de l’œil à un électorat progressiste ou populaire et se faire une casquette bien « de gauche ».

Légalisation du cannabis

Là encore il s’agit d’une vieille promesse du PS. Pour le vainqueur de la primaire de la gauche, légaliser le cannabis permettrait de « tarir l’économie souterraine et les violences ». « Je veux des débits contrôlés par l’État. Cela va permettre d’extraire les quartiers de la main des réseaux mafieux. L’objectif est de tuer le trafic et les violences liées au trafic et remettre de l’ordre là où il y a du désordre » dit-il encore. La mesure figure également depuis des lustres dans le programme des MJS, dont Hamon a été le fondateur et président, avec le succès que l’on sait. Avec cette mesure, Hamon espère attirer à lui une partie de la jeunesse et trouver des appuis pour la suite de sa campagne.

Hamon a la mémoire bien courte et nous ressort des promesses réchauffées auxquelles on ne peut plus croire. La vieille social-démocratie peine à se régénérer et Hamon, qui tente de faire du neuf avec du vieux, ne nous fera pas oublier les trahisons et les promesses jamais tenues une fois au pouvoir. D’ici là, en période électorale, on rase gratis. Les socialistes sont experts en la matière.