Lundi 18 septembre, les quatre organisations syndicales de Tisséo (CGT, CFDT, FNCR, Sud) étaient assignées par leur direction au tribunal. Cette dernière demandait 40.000€ d’amende par syndicat (!) pour « abus du droit grève » suite au mouvement historique qui avait secoué l’entreprise durant les derniers mois.

Ce lundi 20 novembre, la décision de justice a été rendue : les quatre syndicats sont condamnés ensemble à payer 15 000 euros (dont 10 000 euros d’amende et 5 000 euros de frais de justice) pour le « blocage de deux entrepôts de bus et tramway les 30 et 31 mai 2023 ». Les syndicats de Tisséo ont rappelé avoir seulement filtré les entrées sans les bloquer, mais la justice a finalement donné raison à la direction, rappelant son caractère de classe, du côté des patrons.

En effet, cette décision fait suite à un mouvement de grève historique commencé le 11 avril avec 80% de grévistes et le métro à l’arrêt pour la première fois depuis sa création. Une mobilisation massive qui visait à défendre la clause de sauvegarde, une mesure qui permettait une forme d’indexation des salaires sur l’inflation à Tisséo et que la direction a supprimé contre l’avis des syndicats.

Ainsi, durant 14 journées étalées sur plusieurs mois, les salariés de Tisséo ont fait grève contre la baisse de leurs salaires face à l’inflation. Ils ont eu à faire à une direction qui n’a eu que le mépris et la répression comme réponse. Le 30 mai a été le début d’un durcissement du mouvement avec quatre journées de grève consécutives dont la première avait mobilisé plus de 60% des travailleurs de Tisséo, dont 100% au métro. C’est pour ces deux premières journée de durcissement du mouvement que viennent d’être condamnés les quatre syndicats de Tisséo.

Ainsi, cette décision de justice vient criminaliser le mouvement de grève et ouvre la voie pour la répression syndicale déjà entamée dans l’entreprise. Ainsi, la direction s’est récemment attaquée au droit à la diffusion des tracts syndicaux. Une répression qui cherche à prévenir les potentielles futures mobilisations qui risquent d’avoir lieu face à la politique austéritaire de Tisséo incarnée notamment par les projets de privatisations et de suppressions ou déplacements de postes avec le recours à la sous-traitance.

Face à la répression et à la casse sociale qui menacent les salariés de Tisséo, il faut que l’ensemble des organisations politiques et syndicales fassent bloc pour soutenir les grévistes. Si la direction et la justice tapent dur, c’est pour mieux saccager les transports publics pour les classes populaires, préparer des transports pour les futurs quartiers d’affaire (comme le quartier Marengo/Bonnefoy) et les quartiers gentrifiés. Ainsi ces attaques sont autant d’attaques contre l’ensemble des usagers. Mais, les Tisséo ont fait une démonstration de force au printemps, ils ont rappelé à leur patron, au maire et aux notables qu’ils sont ceux qui font tourner la ville et que, malgré la répression, ils ne sont pas prêts de marcher à la baguette.