Au fur et à mesure du procès, les accusations du parquet se sont peu à peu dégonflées et ont progressivement mis à jour « l’affaire Tarnac » pour ce qu’elle est : une grotesque mise en scène politique et médiatique. Il y a eu d’abord la suppression du chef d’accusation de « terrorisme », et puis ce 12 avril, la relaxe pour les faits de « dégradations » et « d’associations de malfaiteurs ». Le procureur n’a pas été en mesure de prouver que Yildune Lévy et Julien Coupat étaient les auteurs d’une pose de crochet sur caténaire de ligne de TGV à Dhuisy, dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008.

Les éléments à charge du dossier, fondés sur des notes des services des renseignements généraux, ont pu être démontés un à un par la défense. Aucune pièce à conviction n’a pu être trouvée lors de la perquisition qui avait eu lieu au domicile des deux accusés, à Tarnac, à l’époque. Les deux inculpés ne pouvaient pas, en raison d’un retrait effectué par Yildune Lévy au même moment, à Paris, être sur les lieux, confirmant ce que Coupat et Lévy, et les six autres prévenus, n’ont cessé de clamer depuis la perquisition hautement médiatique de 2008 à Tarnac : ils ne sont pas jugés pour ce qu’ils ont fait mais pour ce qu’ils sont, ce qu’ils pensent et ce qu’ils représentent.

La relaxe de Coupat et de Levy met fin à 10 ans d’acharnement policier et judiciaire. C’est aussi un coup porté à la machine à broyer, à cet Etat au service de l’ordre capitaliste qui a cherché à les anéantir personnellement, et avec eux, l’expression d’une dissidence politique qui appelle à le combattre.