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C’est à une très large majorité – 160 pour et 18 contre – que le parlement hongrois a adopté, ce mercredi 20 juin, une loi ouvertement xénophobe. Désormais, les ONG qui viennent en aide aux réfugiés, de quelque manière que ce soit, se verront interdites d’approcher à moins de 8km des frontières. Au passage, le parlement a déclaré « inconstitutionnels » les quotas de réfugiés voulus par l’Union Européenne.

« Soros [financier américain milliardaire d’origine hongroise ; NDLR] et ses gens veulent construire une Europe multiculturelle, parce qu’ils n’aiment pas la tradition de l’Europe chrétienne. Nous, nous ne voulons pas nous mélanger à d’autres » avait ainsi déclaré Orban lors d’une interview à la radio publique hongroise. Ce type d’argumentation, qui fait partie des grands « classiques » de l’extrême-droite, joue le rôle de justificatif au gouvernement hongrois pour aller toujours plus loin dans ses mesures xénophobes et anti-réfugiés. Une posture impressionniste qui tranche avec le nombre de demandeurs d’asiles actuellement en Hongrie, estimé à environ 400 personnes.

Pour Orban, l’objectif est avant tout de consolider un peu plus son emprise sur le pays, après sa réélection en avril tout en cherchant à s’afficher comme une figure de proue du populisme d’extrême-droite en Europe. Alors que Trump s’est particulièrement illustré sur la question des réfugiés et la question de la séparation des enfants et des parents, avant de rétro-pédaler face au tollé international, il fait peut dire qu’Orban tient la dragée haute au président américain sur le terrain de la xénophobie. Une opération d’instrumentalisation politique qui a des répercussions mortifères, au sens strict du terme, pour les réfugiés qui fuient la guerre et la misère.