L’affaire remonte à 2010, lors d’un mouvement. A la suite d’une grève, La Poste lance une procédure disciplinaire contre Gaël Quirante doublée d’une plainte au pénal de treize cadres de l’entreprise pour « séquestration ». En première instance, l’inspection du travail, le ministère ainsi que le tribunal administratif s’étaient opposés à son licenciement pour cette affaire vieille de sept ans. Insupportable, pour La Poste, qui avait relancé la machine au printemps, obtenant, en avril dernier, que la cour administrative d’appel de Versailles casse les motifs des décisions favorables pour Gaël.

L’affaire est donc repassée devant l’Inspection du travail qui a rendu un avis circonstanciée et on ne peut plus clair : non seulement l’inspectrice du travail en charge du dossier refuse le licenciement mais elle établit un lien très clair entre cette décision et le mandat de Gaël Quirante, soulignant le caractère discriminatoire et antisyndical de la direction de la Poste.

Enfin une bonne nouvelle, donc, mais qui met à jour combien, dans ses méthodes de management, le secteur public ou para-public n’ont rien à envier au privé. La décision montre également comment, par la mobilisation systématique, il est possible de contrer le patronat, quel qu’il soit. A la veille de la mobilisation du 30 août contre l’Université d’été du Medef, du rassemblement de soutien à Loïc, de la Compagnie Jolie Môme, poursuivi par le Medef, le 11 septembre, au Tribunal de grande instance Paris et, bien entendu, de la journée du 12, voilà qui devrait nous faire redoubler d’effort pour construire, ensemble, une opposition de classe, dans la rue, au patronat et à ce gouvernement.

[Crédits photos : Photothèque Rouge/Milo]