Boris Lefebvre

Stéphane Sieczkowski-Samier, élu en 2012 à l’âge de 22 ans, n’a pas seulement fait parler de lui en tant que plus jeune maire de France à l’époque. Il s’est aussi fait connaître pour avoir cité sans complexe Hitler, lors d’une réunion publique. Aujourd’hui, le jeune maire refait parler de lui dans le cadre d’une affaire qui implique sa mère et le chef de la police municipale d’Hesdin.

Le parquet de Boulogne-sur-Mer accuse le maire d’être à l’origine d’une prise illégale d’intérêt et de complicité de faux et d’usage de faux en écriture publique. En effet, le maire se serait arrangé pour confier la gestion des logements communaux à l’agence immobilière dont sa mère est la dirigeante. Christiane Samier, patronne de l’agence ORPI et également membre du conseil municipal, est donc soupçonné d’avoir avec son fils fomenté ce transfert de bien dans le but de s’enrichir personnellement.

Cependant, une telle transaction ne peut se faire sans l’accord du conseil municipal et l’approbation d’un membre détenteur de l’autorité publique. Qu’à cela ne tienne, une fausse délibération a été envoyée à la sous-préfecture de Montreuil-sur-Mer, fabriqué par le dernier complice : le chef de la police municipale. C’est l’accord parfait entre le maire, la patronne et le flic.

Si le maire crie au piège politique et se plaint des conditions de sa garde à vue, c’est parce que la perspective de 15 ans de réclusion pour ses magouilles mettrait fin à sa carrière politique. A l’heure où la candidature de Fillon est entachée par de nombreux scandales, cette affaire vient rappeler à quel point les diverses magouilles sont omniprésentes dans la caste politicienne française, y compris chez ses éléments les plus jeunes.