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Pas de tacos pour vous !

Les salariés d’un fast-food de tacos refusent de servir la police

A Colombus dans l’Ohio, aux Etats-Unis, les salariés d’une chaîne de fast-food refusent de servir un groupe de policiers de la région. Alors que dans tout le pays, la protestation contre les violences policières continue, la solidarité au sein de la classe ouvrière se développe sous toutes ses formes.

Margot Vallère

5 juin 2020

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Alors que dans tout le pays, la protestation contre les violences policières continue, la solidarité au sein de la classe ouvrière se développe sous toutes ses formes. Certains syndicats de travailleurs des transports, notamment des villes de New York et Minneapolis, où les manifestations se multiplient depuis près d’une semaine pour réclamer la justice pour George Floyd et dénoncer le racisme dans la police, refusent de collaborer avec la police, en refusant notamment de transporter jusqu’au poste les manifestants arrêtés lors des révoltes. Le personnel soignant placé en première ligne dans la lutte contre le Covid-19 qui a tué ces derniers mois plus de 100 000 personnes aux Etats-Unis ont rejoint les cortèges et exigé que les différents syndicats et organisations de la santé s’engagent activement dans la lutte contre les violences policières. Sous la pression de la base, de nombreux syndicats ont affiché leur solidarité à George Floyd et au mouvement de protestation en général, et de nombreux travailleurs continuent d’exercer une pression sur les syndicats pour qu’ils se joignent aux manifestations.

Si de nombreux travailleurs déjà enrôlés dans des syndicats ou organisations militantes prennent une part active au mouvement, d’autres travailleurs non organisés affirment également leur solidarité en refusant de s’allier à la police, au risque d’être licencié.

Lundi, un établissement de la chaîne de fast-food « Condado Tacos » a été mobilisé pour remplir une commande destinée aux agents de la patrouille routière de l’Ohio, les travailleurs de la chaîne se sont indignés de la situation et du fait d’être réquisitionnés pour servir des policiers en pleine vague de contestation des méthodes de la police américaine. Après s’être réunis, tous les salariés ont décidé de refuser de les servir malgré les risques qu’ils pouvaient encourir de la part de leur direction. Grâce à leurs efforts de coordination, ils ont réussi à obtenir de leur direction, à un échelon local, des congés payés pour les travailleurs engagés dans le mouvement.

Cependant, la direction de la chaîne de restaurants a décidé de punir les contestataires en licenciant quatre d’entre eux et en menaçant les autres salariés impliqués. Après que les représentants de la chaîne aient tout simplement niés ces licenciements, un salarié a déclaré sur les réseaux sociaux, « Condado est une chaîne de restauration mexicaine entièrement détenue par des blancs qui prétendent soutenir la communauté noire, mais qui en réalité, travaille pour la police et n’est pas disposée à donner cet argent récolté aux manifestants qui ont très concrètement besoin de soutient en ce moment. »

Cette affaire étant devenue virale sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix se sont élevées au travers de postes pour réclamer la réembauche par l’entreprise de son personnel et de la chaîne, qu’elle cesse tout soutien à n’importe quel département de la police, pour lequel elle est l’objet de nombreuses critiques en ligne et notamment sur leur site, où des internautes laissent intentionnellement de mauvaises notes pour protester contre cette collaboration.

Soumis à la pression, la chaîne a publiquement déclaré que les salariés pourront réintégrer leur emploi s’ils le souhaitent, mais n’a pas cédé quant au fait de cesser de servir les agents de la police. A la place, la chaîne s’est adressée dans un post Instagram à la communauté noire, dont elle affirme « reconnaître les souffrances » et qu’elle ponctue avec le slogan « Black lives matter ».

Mais on sait que cette déclaration sur les réseaux sociaux ne représente rien de concret, et le mouvement peut bien se passer du soit-disant « soutien » de ces grandes chaînes qui continuent à collaborer avec la police et à licencier en toute impunité ces salariés qui participent au mouvement. La véritable solidarité provient de la base où des travailleurs se sont organisés et ont décidé collectivement de se dresser contre leur employeur et contre la police, en soutien au mouvement contre les violences policières et le racisme.


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