Les dépôts de carburants devraient tourner à vide à partir de ce weekend avec l’appel à la grève reconductible des transporteurs de carburants. C’est la CGT qui a lancé l’initiative afin d’exiger une amélioration de la convention collective pour les travailleurs de ce secteur : treizième mois, revalorisation salariale et limitation de la journée de travail à dix heures.

La CGT rappelle qu’un conducteur « transportant 38 000 litres de carburants ou 24 tonnes d’acide est payé 9,73 euros de l’heure », une rémunération bien faible au vu de ses obligations, des risques de la profession et des qualifications exigées : il faut « être titulaire de certificats spécifiques obtenus après des examens renouvelables tous les 5 ans ».

Même si les revendications sont, pour l’heure, uniquement sectorielles, le départ d’un mouvement de grève alors que le printemps touche à sa fin, montre qu’il est loin d’être impossible de construire un véritable rapport de forces avec le gouvernement. Elle constitue en ce sens un message pour l’ensemble de la Confédération CGT pour organiser dès maintenant une opposition à la future loi travail qui va permettre de détricoter davantage le droit du travail, d’augmenter les temps de travail et de faire baisser les rémunérations. Bref qui promet des conditions de travail bien plus dégradés non seulement pour les transporteurs routiers mais pour l’ensemble des salariés.

Photo CITIZENSIDE/Frederic SEGURAN/AFP