Alors même qu’une longue enquête a disséqué de fond en comble la vie de l’assistante vétérinaire, cette justice n’a pas trouvé de preuve et l’a relaxée. Pourtant, son ancien patron ne compte pas lâcher l’affaire, et les griefs qui lui sont reprochés continuent de pleuvoir : vols d’argent, de croquettes, délivrance de médicaments sans autorisation, mauvais comportements avec les clients. Cette dernière a dû se plier à toutes les règles procédurales dans le cadre d’une enquête judiciaire, comme les gardes à vue, mais aussi supporter d’être l’objet de filatures ou encore voir l’installation d’une caméra au-dessus de sa caisse pendant toute la durée de l’enquête.

Ainsi, après trente ans de métier dans ce cabinet, elle a du pâtir, et ce n’est pas fini, de ces accusations mensongères assorties de tout un appareil répressif qui ont engagé sa santé physique, mentale et ses conditions de vie matérielles. Mais voilà, pour ceux qui en doutent encore, la vie d’un entrepreneur n’est décidément pas plus dure que celle d’un salarié. De fait, licencier pour vol les plus faibles et les plus précarisés est un classique pour les patrons. Encore un licenciement pour trois fois rien, au service du profit.

Récemment encore, l’actualité nous a rappelé que les voleurs c’est (bien) les patrons. La déclaration de patrimoine du ministre de l’économie qui s’élève à 2,4 millions en 18 mois, nous montre une fois de plus les intérêts de ceux qui nous dirigent : pour Macron, il s’agit de faire un maximum de profit dans une grande banque, puis se retrouver ministre de l’économie au service des patrons. Tandis que ces derniers sont prêts à tout (licencier abusivement leurs salariés en prenant pour excuse une somme dérisoire - par rapport à ce qu’ils gagnent – qui disparaît, mettre en danger la vie des salariés), le gouvernement tente de faire passer en force un projet de loi Travail défendant clairement les intérêts du patronat.

Il ne s’agit certainement pas d’une affaire « individuelle » opposant cette ex-assistante vétérinaire à son patron. Les licenciements pour trois fois riens sont légions. Et qu’en sera-t-il si la loi Travail passe ?