Retarder l’application de la taxe sur le carburant, c’est la proposition du gouvernement pour calmer le mouvement des Gilets Jaunes, et qui s’accompagne de quelques autres propositions qui paraissent bien faible au vu de la situation. Entre autres, la suspension de l’augmentation du gaz et de l’électricité, et des modalités de contrôle technique. L’objectif ? Calmer les gilets jaunes et diviser le mouvement avant d’atteindre un point de non-retour.

En effet, au vu de l’élargissement des revendications, que ça soit sur les questions démocratiques (qui se cristallisent dans le slogan « Macron démission » scandé dans toute la France), que ça soit sur la vie chère, sur les retraites, l’ISF, le pouvoir d’achat, un moratoire est un recul bien faible du gouvernement par rapport à la colère grandissante. Il s’agit même d’une provocation, car l’augmentation des taxes n’est pas annulée, mais seulement reportée !

On constate déjà que certains porte-paroles auto-proclamés jouent le jeu du gouvernement en décrétant qu’il s’agit d’un « signe fort ».

Mais les réactions de la base des Gilets Jaunes sont bien différentes. En effet, beaucoup dénoncent ces mesures qui ne correspondent plus à leurs revendications, ayant depuis longtemps dépassé la taxe sur les carburants. Ils expliquent que Macron auraient dû faire ce geste au début, maintenant, il est trop tard.

Macron et sa clique n’ont décidément pas l’intention de prêter attention à ces revendications et s’en moquent ouvertement. Ils ont beau expliquer qu’ils veulent apaiser la situation, ce moratoire ne changera en rien la mobilisation des gilets jaunes.

Si Macron, pour la première fois recule sur une de ses réformes, c’est bien qu’il se sent acculé. Le moratoire a pour objectif d’éviter un point de non-retour.

Il est donc temps, non pas de céder et de rentrer dans le jeu des négociations, mais de passer à l’étape supérieure. Il s’agit d’aller vers la grève générale et de bloquer non plus les rond-points mais l’ensemble du pays, l’ensemble de l’économie, afin d’en finir avec Macron et son gouvernement des riches.