Suite aux mouvements du 11, 18 et 23 décembre derniers, la CFDT du réseau de bus nîmois Tango appelle à une nouvelle journée de débrayage le lundi 8 janvier. Un mouvement qui avait été très suivi sur les premières journées puisque Nasser Mohamedi de la CFDT a confié à France Bleu Gard Lozère qu’il y avait près de 100 % de grévistes lors de la journée du 23 décembre. Les travailleurs du réseau Tango réclament à Nîmes Métropole la garantie du maintien de l’ensemble de leurs acquis sociaux qui sont menacés par l’arrivée d’un nouveau délégataire de service. Ils demandent également à ce que le recours à la sous-traitance soit limité à 50 %.

La société Transdev, qui organisait jusqu’alors le marché des transports à Nîmes, a décidé de ne pas se représenter à l’appel d’offre. Ainsi, deux sociétés sont en concurrence pour la gestion des transports de l’agglomération nîmoise : ce sera soit Keolis soit RATP Dev. Mais le nom du nouveau délégataire ne changera rien, puisque la métropole a déjà fortement diminué le budget alloué aux réseaux de transports. En effet, le budget pour 2024 sera de 44 millions d’euros contre 52 millions lors des années précédentes, une baisse qui menace directement les travailleurs et qui est à l’origine de l’inquiétude qui s’exprime aujourd’hui dans la mobilisation.

Une situation d’autant plus préoccupante pour les salariés dans la mesure où Franck Proust, le président de Nîmes Métropole, refuse de signer un document pour garantir aux travailleurs de Tango que leurs acquis sociaux ne seront pas impactés lors du transfert. La raison avancée est qu’il ne faut pas compromettre le marché en cours. Le prochain délégataire pourra donc en toute liberté faire des économies où il le souhaite. Ainsi, la politique du nouveau délégataire se fera sans aucun doute au détriment des conditions salariales et de travail des employés du transport de Nîmes.

Cette mobilisation fait écho à une situation plus générale dans les transports en commun, à l’instar de plusieurs dépôts de bus en Île-de-France, qui se sont également mis en grève suite à un transfert de délégataire. Le recours à la sous-traitance impacte négativement les salariés avec des directions qui s’attaquent aux salaires et aux conditions de travail.

Cette colère légitime des conducteurs de bus de Nîmes s’étend donc à un contexte plus général de casse du service public des transports. Ces dernières semaines, de nombreuses grèves dans les transports se succèdent en France comme à Rennes par exemple, avec des salariés qui luttent dépôt par dépôt ou sous-traitant par sous-traitant de façon isolée. Pourtant, face à une situation commune qui a comme origine la privatisation des transports publics, l’ensemble des syndicats devrait se coordonner pour construire un mouvement plus large capable d’instaurer un réel rapport de force qui permette d’imposer la fin de la sous-traitance, de meilleures conditions de travail et de salaires.