Paris, Toulouse, Bordeaux, Rennes, Metz, Grenoble… des manifestations dans une trentaine de villes

Après de nombreuses interdictions, ce samedi a vu fleurir dans une trentaine de villes en France des manifestations de plusieurs milliers de personnes pour dénoncer les massacres en cours à Gaza. Pour la première manifestation autorisée à Paris, c’est plus de 60 000 personnes qui ont défilé de République jusqu’à Nation.

A Toulouse, Bordeaux, Rennes, Metz, Grenoble, Saint-Etienne, Montpellier, Lyon… des milliers de manifestants ont défilé dans les plus importantes villes de France. Même dans une ville de 7 000 habitants comme Carhaix, au moins 70 personnes se sont réunies. De quoi enrager Darmanin, qui avait tenté d’interdire de façon systématique les manifestations en France pour la Palestine.

Dans les différentes villes, on pouvait entendre des slogans comme : « Israël assassin, Macron complice » à Rennes, « Gaza, Gaza, Grenoble est avec toi ! » en Isère, « Palestine vivra, Palestine vaincra » à Bordeaux… partout les manifestants ont exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien. A Nice, où la préfecture a tenté d’interdire la manifestation, le tribunal administratif a finalement autorisé les niçois à manifester.

[DIRECT] 🇵🇸 FOULE IMMENSE À PARIS EN SOUTIEN À LA PALESTINE

Des milliers de personnes déferlent en solidarité. Suivez en direct les manifestations dans toute la France ⬇️#Gaza #Palestine #Placedelarepublique pic.twitter.com/LBojE915U7

— Révolution Permanente (@RevPermanente) November 4, 2023

Dénonciation de la colonisation, complicité de la France et appel à la grève : un important cortège Urgence Palestine à Paris

A Paris, la première manifestation d’ampleur autorisée a réuni des dizaines milliers de personnes. Parmi elles, des milliers ont rejoint le cortège d’Urgence Palestine, un cadre unitaire à l’origine des premiers appels à rassemblement à Paris, dans lequel s’organisent des Palestiniens, des organisations et mouvement associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l’auto-détermination du peuple palestinien, dont fait partie Révolution Permanente.

🇵🇸 Des milliers de personnes dans le cortège de @urgence_pal, s’élancent dans la manifestation parisienne massive. Le regroupement inter-organisations réunit des organisations pro-palestiniennes, politiques et syndicales pic.twitter.com/jG9J4QFtjv

— Révolution Permanente (@RevPermanente) November 4, 2023

« On ne partira pas de chez nous. On continue, malgré les massacres, de rester en Palestine. La résilience palestinienne nous apporte l’humanité. A Paris aujourd’hui, on dit qu’on est avec la lutte du peuple palestinien. Après un mois de guerre, de résistance et de résilience, on appelle à haute voix d’arrêter la complicité de la France, du gouvernement Macron qui participe au massacre du peuple palestinien. La souffrance de Gaza c’est la nôtre ! » a expliqué Salah Hamouri, avocat palestinien et ancien prisonnier politique d’Israël depuis le camion d’Urgence Palestine.

Sous les slogans « Israël assassin, Macron complice » ou encore « Gaza, Gaza, Paris est avec toi ! », Anasse Kazib, porte-parole de Révolution Permanente, a pris la parole : « On dit à tous ceux qui sont du côté de la colonisation et d’Israël, que notre sang et notre cœur est palestinien ! Mais je voulais dire quelque chose d’important. Il y a une chose que l’on sait faire en France, c’est la lutte de classe. On doit commencer à parler d’arrêter le pays et l’économie tant qu’il y a des Palestiniens qui se font tuer ! ».

Un appel à la grève qui résonne avec les actions ouvrières qu’on a vu s’exprimer en Angleterre, en Belgique ou aux Etats-Unis ces derniers jours, afin d’empêcher la livraison de matériel militaire à l’armée israélienne. Dans une interview accordée à Révolution Permanente, Farid, conducteur du RER A à Paris allait en ce sens, en déclarant que « beaucoup voudrait nous faire croire que ce conflit ne touche pas les travailleurs. C’est complétement faux. Nous aussi en France on devrait faire rentrer ces luttes à l’intérieur de nos entreprises pour que les travailleurs luttent collectivement contre l’impérialisme. Il faut arrêter d’être timide au niveau syndical. »

Quelques semaines après la signature d’une tribune en soutien à la Palestine par plus de 100 organisations et personnalités féministes et LGBTQI+, un important cortège queer et féministe a réuni plusieurs centaines de personnes. « Anti anti anti impérialiste » pouvait-on entendre chanter. "Nous devons être des milliers de manifestant.e.s féministes et queers à se mobiliser pour mettre un terme au blocus de Gaza" a expliqué notamment Sasha Yaropolskaya dans le cortège de Du Pain et des Roses.

Une démonstration importante qui pose des jalons pour construire un mouvement de solidarité massif

Alors que le nombre de morts approche les 10 000 en Palestine et que les exactions commises par l’Etat d’Israël, tels que les bombardements à répétition des camps de réfugiés ou des hôpitaux, éclairent toujours plus la complicité mortifère des gouvernements occidentaux, des centaines de milliers de personnes ont manifesté ce week-end aux quatre coins du monde pour soutenir les Palestiniens, dont 300 000 à Washington, dans une manifestation massive.

En France aussi, le gouvernement qui s’est positionné comme l’un des plus autoritaires du monde en faisant interdire de nombreuses manifestations, entre autres mesures répressives, a été obligé de lâcher du lest et d’autoriser les manifestations ce week-end. Une situation qui ouvre des brèches face à la politique du gouvernement pour construire un mouvement de solidarité massif avec le peuple palestinien.

C’est ce que défendait Ariane, porte-parole du Poing Levé depuis Paris, alors que des comités de soutien d’Urgence Palestine se structurent dans de nombreuses universités : « Il y a des dizaines et des dizaines de personnes qui s’organisent à la base pour penser à comment étendre cette mobilisation. Cette manifestation était une victoire, mais il faut aller plus loin. Donc on vous appelle, avec Urgence Palestine, avec Le Poing Levé, à construire des dizaines de comités de soutiens depuis les lieux d’études et de travail ! ».

🗣️"Les étudiants aux États-Unis qui se mobilisent dans de nombreuses universités nous montrent la voie et comment nous comporter face à un génocide en cours. A Paris, Bordeaux, Toulouse... on doit faire grossir les comités de mobilisation !" Ariane, porte-parole du @PoingLeveP1 pic.twitter.com/tFjX8I2YYJ

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