Crédit photo : © Société du Grand Paris / David Delaporte

Plus d’un par jour, c’est la triste réalité des décès de travailleurs depuis le début de l’année 2022. Au 6 janvier nous en sommes déjà à huit travailleurs décédés sur leur lieu de travail, selon le compte de veille Accident du travail : silence des ouvriers meurent

Mercredi 5 janvier, c’est sur le chantier de la futur gare Saint-Denis – Pleyel au Grand Paris Express qu’un jeune ouvrier décède. Selon les premiers éléments, le décès du jeune homme serait dut à « une chute de matériel » précise au Parisien la Société du Grand Paris l’ouvrier travaillait dans l’entreprise depuis seulement quelques mois.

Ce n’est pas le premier décès qui a lieu sur ce chantier, en décembre 2020, Abdoulaye Soumahoro, 41 ans et père de trois enfants trouvait la mort sur un chantier de la Courneuve dirigé aussi par l’entreprise Eiffage. Un nombre d’accidents grave ont aussi lieux dans ces chantiers en Seine-Saint-Denis. A travers son blog Une Histoire populaire, Mathieu Lépine - professeur d’histoire connu pour son travail de recensement des accidents du travail via son compte twitter Accident du travail : silence des ouvriers meurent – récence environ 8 accidents grave sur ces chantiers sur l’année 2021. Dans l’indifférence général du monde politique et médiatique.

L’État et les entreprises assassines ?

À 2 ans et demi des Jeux Olympiques à Paris, et sur des chantiers liés à cet événements, la responsabilité de l’État et des grandes entreprises qui les dirigent doivent être profondément mise en question. Pour Le Parisien, un ouvrier préférant garder l’anonymat offre un témoignage des plus clair : « Ce deuxième mort, ce n’est pas surprenant. On sait bien qu’on n’est pas dans les temps. On a la pression tout le temps, de l’État, du client [la Société du Grand Paris]. On se retrouve fréquemment en sous-effectifs, ou avec des travailleurs détachés qui défilent et qui ne connaissent pas le chantier. On repousse les limites des machines et des hommes. Il y a tout un tas de facteurs qui font qu’on se demande franchement qui sera la prochaine victime.  »

Les condoléance et autre « association de douleur » de la part des entreprises et de la Société du Grand Paris relève du non-respect envers les familles des victimes. Car ce sont bien ces entreprises en utilisant des sous-traitants, qui eux-mêmes sous-traitent parfois, qui dégradent les conditions de travailles des ouvriers dont les conséquences les plus dramatiques sont ces morts. Et la Société du Grand Paris qui en accélérant toujours plus les cadences mènent à ces drames dont le silence qui les entoures est insupportable.