Depuis lundi, une soixantaine de salariés sont en grève à la STEF à Vitry-sur-seine (94), une première depuis 2014. Géant de la logistique et du transport spécialisé dans l’agroalimentaire et dans les produits surgelés, l’entreprise a fait plus de quatre milliards de chiffres d’affaires en 2022. Pourtant, elle paye ses salariés en moyenne 1380 euros par mois.

Pour le troisième jour de grève, elle a enfin accepté de venir parler aux grévistes dans la matinée et leur a proposé une augmentation de 20 euros brut. Quelques heures plus tard, lors de nouvelles négociations, elle leur a proposé cette fois une augmentation de 30 euros et une augmentation de la « prime froid ».

Une proposition insultante pour les travailleurs : « Jusqu’ici on était gentil, mais maintenant on va bloquer. On gagne des salaires de misère, on ne peut pas accepter » explique Michel, travailleur polonais dans l’entreprise depuis 9 ans. Avec l’inflation et des salaires aussi bas, environ 75% des salariés sont obligés de demander un acompte chaque mois à la direction pour joindre les deux bouts. « Sur les 150 travailleurs du site, tous les travailleurs qui sont dans les chambres froides sont en grève. Il n’y a pas de logistique sans ceux qui transportent les colis sous -25°C. On est là jusqu’à la victoire, on a rien à perdre » ajoute le gréviste.

Aujourd’hui des soutiens locaux sont venus en plus de l’Union Locale CGT de Vitry pour bloquer l’entrée du dépôt et empêcher les marchandises de circuler. « J’appelle les gens à mettre la pression sur les clients comme Picard qui s’approvisionne chez STEF, une entreprise esclavagiste. Aidez-nous, parlez des travailleurs de STEF qui travaillent dans des conditions très dures » conclut-il.

Face au mépris de la direction, les grévistes sont déterminés à maintenir le rapport de force et organisent des assemblées générales chaque jour. Il est possible d’aller soutenir sur leur piquet de grève à Vitry-sur-Seine au 47 rue Charles Heller, 94400.

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