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« On aura été les derniers à savoir » : 500 emplois Air France menacés à l’aéroport d’Orly

Alors que depuis plusieurs années Air France se désengage d’Orly, les agents chargés de l’escale sur le site ont appris par les journaux le retrait des lignes de la compagnie, alors que cela fait des mois qu’ils demandent des informations à leurs patrons. Un mépris et une inconsidération qui n’ont que trop duré.

Phil Adrian

19 octobre 2023

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« On aura été les derniers à savoir » : 500 emplois Air France menacés à l'aéroport d'Orly

Crédits photos : Luc Verkuringen CC BY-ND 2.0 DEED

Ils ont été les derniers à apprendre leur futur sort. Dans la presse ce mardi, Air France a annoncé mettra fin à ses activités à Orly en 2026. Un processus de désengagement de l’aéroport en marche depuis plusieurs années au profit de l’aéroport de Roissy ou de la compagnie low-cost Transavia. Un désengagement réfléchi en dehors toute discussion avec les salariés, qui ont appris la nouvelle dans des journaux mieux renseignés qu’eux, alors que la direction d’Air France leur promet depuis des mois des explications sur ce que deviendront leurs salaires, leurs empois, leurs vies. Air France qui part d’Orly, c’est une histoire qui s’effondre : ouvert en 1957 face à la saturation de l’aéroport du Bourget, la compagnie y avait installé ses premiers avions à réaction, les Caravelles et Boeing 707.

Cela fait pourtant plusieurs mois que les travailleurs voient que quelque chose se prépare et que des rumeurs circulent. Sans jamais apporter de réponse franche, de chiffres précis, la direction laisse malgré tout supposer un avenir sombre pour l’aéroport d’Orly. « Il y a quelques interventions, les cadres nous expliques qu’il faudrait qu’on essaie de trouver un autre poste ailleurs, ça jette un froid dans l’esprit des agents » nous explique un agent d’escale qui préfère garder l’anonymat. Parfois, cela passe simplement par des blagues ou des commentaires déplacés : « Anne Rigail, directrice générale d’Air France, nous explique sur un ton amusé qu’investir en immobilier près d’Orly ne serait pas très intelligent, c’est ça les informations qu’on a ». Et quand les des travailleurs tentent de s’organiser pour imposer d’en savoir plus, le patron joue de toutes ses cartes pour les maintenir dans une ignorance totale.

« On avait commencé à mettre en place une grève illimitée cet été, comme c’est souvent le cas dans cette période de l’année car ça permet de faire mal et d’appuyer nos revendications. Cette année, on demandait entre autres à la direction des explications sur l’avenir d’Air France, et alorse le mouvement n’avait pas été entamé, la direction annonce une réunion avec les syndicats sur ce sujet le lendemain. Depuis ils nous font trainer dans le flou et ne disent rien de concret » explique un syndiqué chez Sud Aérien

Alors que les travailleurs étaient dans l’attente d’explications concrètes sur l’avenir de l’aéroport d’Orly, c’est donc par la presse qu’ils apprendront la perspective de 2026, année du transfert d’une partie des activités de la compagnie française d’Orly à Roissy. Un coup au moral supplémentaire pour des travailleurs qui, depuis des années, s’inquiètent de leur avenir et subissent l’indifférence de leur hiérarchie. Pour l’instant, le nombre de postes menacés est encore incertains. Cependant, rien qu’à l’escale Air France, près de 500 salariés sont employés, sans compter la maintenance ou encore le Fret. Les vols vers les Antilles, la Guyane, ou encore vers la Toulouse, Nice ou Marseille sont concernés. Selon la direction, seuls 68 salariés d’Air France resteraient à Orly après 2026, à condition que la DSP Corse soit maintenue.

Publiquement, Air France justifie cet abandon par une « chute structurelle de la demande », aux travailleurs. Cette réorganisation vise en premier lieu la suppression de postes et la dégradation des conditions de travail. Selon la CGT du site de Orly, à l’issue d’une réunion ce mercredi avec la direction : « La seule proposition c’est l’accompagnement des salariés vers CDG, la reconversion ou la sortie. Aucune reprise d’activité n’est envisagée, aucune assistance de Transavia, aucune reprise d’activité sous-traitée. »


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