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Campagne contre la répression

« On s’est fait matraquer puis on a passé 24h en GAV pour un rassemblement devant la CAF ». Témoignage

« On s'est fait matraquer, gazer, puis on a passé 24h en GAV pour un rassemblement devant la CAF. Le 3 mai dernier, à Brest, cinq manifestants ont passé 24 h en GAV pour une manifestation pacifique devant la CAF. L'un d'entre eux, dans le cadre de la campagne contre la répression lancée par Le Poing Levé, a accepté de témoigner pour Révolution Permanente.

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« On s'est fait matraquer puis on a passé 24h en GAV pour un rassemblement devant la CAF ». Témoignage

Photo : Common Licence

Ce témoignage a été recueilli dans le cadre de la campagne anti-répression menée par le collectif jeune de Révolution Permanente, Le Poing Levé. Pour y participer également et témoigner, vous pouvez remplir ce formulaire.

Le Poing Levé  : Bonjour, merci de nous accorder ton témoignage...Peux-tu commencer par nous raconter comment se déroule la mobilisation à Brest ?

A Brest comme ailleurs, la mobilisation contre la réforme des retraites est massive, les records de manifestants ont été battus les uns après les autres, jusqu’à atteindre près de 30 000 personnes le 7 mars dernier. Parallèlement, la répression policière est elle aussi montée d’un cran. Pour preuve, depuis 2020 et la mobilisation contre la loi dite ”Sécurité globale”, le gaz lacrymogène pollue maintenant aussi  les rues brestoises. Et depuis mars, les manifestations sauvages sont systématiquement pourchassées et gazées par la police. Celle-ci a même opéré son premier nassage de manifestants le 13 avril, afin de s’emparer d’une banderole et de procéder à des interpellations, alors même que la manifestation n’avait pas débuté.

Ce jour là, la police nous a suivis alors que nous étions un groupe d’une vingtaine de personnes à rejoindre calmement le lieu de rendez-vous de la manifestation, place de la Liberté, avant que d’autres voitures de police ne nous barrent complètement la route. Les policiers se sont jetés sur la banderole, nous ont encerclés en nous insultant, en balançant nos affaires par terre. Ils ont cassé un mégaphone et confisqué un autre. Ils étaient prêts à nous interpeller, heureusement les manifestants sont venus en solidarité pour s’y opposer, forçant les policiers à s’en aller.

Le Poing Levé : C’est dans ce contexte de forte répression que tu as été interpellé le 3 mai dernier ?

Oui il faut voir que depuis le début du mouvement, les blocages économiques n’échappent pas non plus à la  répression : délogement des rond-points de Pen Ar C’hleuz le 13 avril, de Kervao le 24 mars (deux interpellations) ou encore du port de commerce le 17 mars (une interpellation).

Ainsi en moins de 2 mois, une quinzaine de manifestants ont été placés en garde à vue, ce qui est inhabituel dans les mouvements sociaux à Brest. C’est dans ce contexte que le 3 mai dernier, alors que nous étions une trentaine de manifestants à nous rendre à la CAF, nous avons été suivis par la police dès le départ, puis nous sommes entrés dans le hall pacifiquement pour y distribuer des tracts dénonçant la politique répressive menée contre les usagers vis à vis de leurs droits à bénéficier des prestations sociales, la future Loi Travail et la mise au travail forcé des allocataires du RSA.

Ce n’est pas la première fois que de telles actions sont menées à Brest. Pourtant cette fois-ci, la répression contre les militants a été particulièrement choquante. La direction de la Caf, a tenté d’enfermer des militants dans le hall, d’exercer un chantage à l’arrêt de l’activité de la CAF auprès des assurés sociaux présents alors même que nous n’entravions pas son fonctionnement. Très rapidement ils ont également discuté avec la police.

Le Poing Levé : Comment s’est déroulé ton arrestation ?

Alors que nous sortions dans le calme après les sommations de la police, la CAF a fermé ses grilles et la vingtaine de policiers présents n’a pas attendu la fin de la dispersion et a interpellé cinq militants sous prétexte d’injures, en matraquant et gazant. On peut voir aussi sur cette vidéo relayé par le Télégramme, un militant violemment projeté au sol.

Nous sommes cinq, dont un mineur, à avoir ensuite passé 24 heures en garde à vue. Quatre d’entre nous seront jugés en janvier prochain pour “participation sans arme à un attroupement après sommations”. Personne n’est poursuivi pour outrage, puisqu’il n’y a pas eu d’injures. Ce motif a pourtant servi à légitimer auprès des médias l’intervention de la police. Ces interpellations font suite à quatre autres gardes à vue lors de la journée du 1er mai.

Le Poing Levé : Après ta garde à vue, comment vois-tu la suite du mouvement ?

A Brest comme partout en France, la répression policière s’accentue. Le gouvernement s’enfonce de plus en plus dans une dérive autoritaire. Le mouvement contre la réforme des retraites a changé de modalité, avec des « casserolades  » à chaque visite officielle de Macron ou d’un membre du gouvernement. La critique porte désormais contre les institutions de la cinquième République, sa verticalité, la figure Présidentielle de plus en plus contestée. Mais la radicalité qui s’est exprimée notamment suite au 49.3 couve toujours...


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