Crédits photo : O Phil des Contrastes

Cinq mois après la Conférence nationale qui avait appelé à la création d’une nouvelle organisation révolutionnaire, le congrès de fondation de Révolution Permanente s’est ouvert ce vendredi à Paris. Près de 200 personnes étaient réunies, parmi lesquelles les délégués du Congrès, différentes délégations internationales et de nombreuses personnalités, de Jean-Marc Rouillan à Assa Traoré, en passant par Youcef Brakni, Alexis Antonioli de la plateforme Total Normandie, Hassan Letaief de Géodis, Frédéric Lordon ou Sandra Lucbert, venues saluer le Congrès.

La séance a débuté par une salutation des délégations internationales venues d’Argentine, du Brésil, d’Espagne, d’Allemagne et d’Italie qui ont fait le déplacement. Des militants de Left Voice (Etats-Unis), de Marche vers le socialisme (Corée du Sud) et du Parti révolutionnaire des travailleurs (Chili) ont de leur côté fait parvenir un message de solidarité et d’encouragement internationalistes.

Raúl Godoy, militant ouvrier, figure de l’usine sous contrôle ouvrier Zanon et membre de la direction du Parti des travailleurs socialistes (PTS) argentin, a ouvert le bal des prises de parole : « en tant que révolutionnaires, nous savons que la révolte ne suffit pas pour vaincre. Il faut construire les outils pour aller jusqu’au bout du potentiel de la classe ouvrière. Une organisation ouvrière internationaliste n’est pas seulement la coordination et l’accumulation d’organisations qui partagent certains points d’accord, mais la tentative de construire une organisation mondiale pour la révolution socialiste. La construction d’une nouvelle organisation révolutionnaire en France est un point d’appui important en ce sens ».

Youcef Brakni et Assa Traoré, membres du collectif Justice et Vérité pour Adama et figures de la lutte antiraciste en France, sont également venus témoigner de leur soutien. « C’est incroyable de voir le chemin parcouru. On est ensemble depuis le début du combat Adama et face à toutes les attaques de Macron. Dans le climat actuel de montée de l’extrême droite, la fondation d’une organisation révolutionnaire, radical et antiraciste pour lutter à nos côtés est plus que jamais cruciale » a expliqué le premier. De son côté, Assa Traoré a rappelé : « Cela fait six ans que nous sommes ensemble, six ans de loyauté, d’endurance, de solidarité, six ans que vous luttez à nos côtés. Révolution Permanente est l’avenir, pour un changement pour toutes et tous. Je suis honorée de participer au lancement de ce Congrès, vous portez ce combat en vous depuis le début ».

Hassan Letaief et Alexis Antonioli, figures des récentes grèves de Géodis et Total, ont ensuite pris la parole. « Je suis syndicaliste et au départ nous avions quelques désaccords. Je suis là parce que Révolution Permanente a été un soutien militant et politique énorme pendant la grève. Révolution Permanente est la seule organisation qui pense sérieusement la question de la stratégie révolutionnaire. J’estime que vous êtes une vraie chance pour notre classe, je vous adresse tous mes encouragements et vous encourage dans la construction de votre organisation politique, pour offrir un autre avenir à nos enfants, un avenir révolutionnaire » a expliqué Alexis Antonioli.

Sur scène, l’écrivaine Sandra Lucbert a déclamé un texte évoquant la nécessité pour les artistes qui refusent l’ordre dominant de se lier au projet révolutionnaire. « Libres de penser dans le cadre du capitalisme les artistes le sont. Contraints d’adopter ce système, et de le sublimer. A l’art qui n’a même plus d’idée de la révolution, une organisation révolutionnaire la lui met sous les yeux ». De son côté, Frédéric Lordon, philosophe et économiste, a expliqué : « Il y a un slogan que j’aime assez : il est vital de tout niquer. Oui, il est vital de tout niquer, mais avec méthode. Un parti révolutionnaire sert à tout niquer avec méthode. »

Anasse Kazib et Daniela Cobet, membres de la direction de Révolution Permanente, ont finalement clôturé la séance : « Il y a une crise importante à l’extrême-gauche, l’explosion récente du NPA en est un nouveau témoignage. Ce congrès n’est qu’un point de départ qui nous l’espérons permettra de poser les bases d’une nouvelle organisation révolutionnaire qui cherche activement à intervenir dans la lutte des classes, à unir la classe ouvrière avec les secteurs opprimés et à donner des perspectives programmatiques pour renverser la bourgeoisie » introduit Daniela, avant de laisser la conclusion à Anasse Kazib.

« On ne cherche pas à construire notre chapelle, nous tentons d’apporter notre pierre à l’édifice de la construction d’un grand parti révolutionnaire des travailleurs et de la future direction révolutionnaire qui se donnera pour tâche d’en finir avec le capitalisme » a expliqué le cheminot sous les applaudissements de la salle.